Formation Permanente – Français 11/2021

Méditations pour les fêtes de Noël
Anselm Grün

Anselm Grün, moine bénédictin, est abbé du monastère de Münsterschwarzach en Allemagne. Docteur en théologie et psychologue, il est accompagnateur spirituel. Ses livres connaissent un grand succès en Europe. Plusieurs ont été traduits en français.

L’Épiphanie

Au lieu de celle du petit enfant soleil, les chrétiens ont célébré la naissance du véritable soleil, de Jésus, né lui aussi dans une grotte, à Bethléem.

Pour les Grecs, l’Épiphanie était le jour anniversaire de la naissance du dieu; pour les chrétiens l’incarnation du Christ est la plus haute épiphanie qui puisse se concevoir.

Peut-être l’Église primitive a-t-elle aussi voulu donner une réplique à la fête grecque de Dionysos. Dionysos était le dieu de l’ivresse. La veille de sa fête, dans la nuit du 5 au 6 janvier, on plaçait dans son temple trois cruches remplies d’eau, que l’on retrouvait au matin plei­nes de vin. Lors de la fête de l’Épiphanie, l’Église primitive n’évoquait pas seulement les Mages venus adorer l’Enfant divin, mais aussi le baptême de Jésus et les noces de Cana. La triple manifestation de la majesté de Dieu : face au monde entier (l’adoration des Mages), dans les éléments de la Création (le baptême de Jésus dans le Jourdain) et dans l’amour humain (les noces de Cana) répondait à la nostalgie des Grecs telle qu’elle s’exprimait dans leur philosophie, leur culte du dieu solaire, Aion, et celui de Diony­sos.

Dionysos représente l’ivresse qui vise à nous élever au-dessus de la sphère terrestre et à donner à notre vie un goût nouveau et plus fort, ce que Dieu réalise en se faisant homme; l’eau de la vie humaine se change en vin. L’Église primitive a repris à son compte la nostalgie de la religion grecque, elle a annoncé et fêté la naissance de Jésus de telle façon que les hommes, à l’époque, ont senti qu’en ce Jésus de Nazareth leur désir le plus profond était comblé. Le culte de Dionysos voulait établir un lien entre l’esprit et le corps, entre la mystique et l’Éros. En la personne de Jésus, Dieu a célébré ses noces avec nous, il s’est lié à nous pour toujours. Quand le culte de Dionysos dégénéra, devenant trop effréné, trop barbare, il fut remplacé par celui d’Orphée, le divin chanteur que l’Église primitive a considéré comme un prototype du Christ. Quand Orphée chantait, le tigre et le lion, le loup et l’agneau se couchaient, paisibles, à côté de lui pour l’écouter. En Jésus, cette promesse du paradis est devenue réalité; le boeuf et l’âne sont là, devant sa crèche. Jésus chante le nouveau chant de l’amour, qui promet à l’être humain déchiré la réconciliation entre l’amour et la sexualité, entre l’esprit et la pulsion, entre Dieu et l’homme.

Les textes tardifs du Nouveau Testament présentent déjà l’Incarnation de Jésus-Christ comme une épiphanie. Dans son Épître à Tite (2,11), Paul dit que « la grâce de Dieu [est] source de salut pour tous les hommes ». L’amour de Dieu s’est rendu visible en Jésus-Christ. Seul peut nous toucher et nous transformer ce qui se manifeste à nos sens; les paroles qui ne s’adressent qu’à la pensée n’ont pas le pouvoir de nous délivrer à tous les niveaux de notre être. Pour qu’il nous soit donné de nous éprouver comme des hommes nouveaux, la majesté de Dieu doit se rendre visible. L’Épître à Tite sait même décrire le mystère de la Nativité comme l’apparition de « la bonté de Dieu notre Sauveur et [de] son amour pour les hommes [humanitas] » (3,4). Cette phrase a touché au plus profond le philosophe catholique Péter Wust; destitué par les nazis, malade, mourant, il l’a reprise dans un message de Noël adressé à ses étudiants. Au plus profond de l’inhumanité du Troisième Reich, il puisait sa consolation dans l’idée que la naissance du Christ avait rendu visible la véritable humanité, l’humanité idéale de Dieu lui-même; il était convaincu que cette humanité s’imposerait contre toutes les violences, extérieures et intérieures.

À l’Épiphanie, nous célébrons la manifestation de la majesté de Dieu dans notre chair. Lors d’un exercice de méditation, nous avons pris à la lettre cette célébration ; tout un Jour durant, nous l’avons méditée, et nous avons cherché à sentir, en pratiquant des exercices corporels, le sens de ce fait : la majesté de Dieu se manifeste dans ma chair ; mon corps est le lieu où son éclat devient visible ici-bas, sur cette terre. Quelle expérience fais-je de moi-même, s’il est vrai qu’à travers ce corps. Source de tant de souffrances, c’est la beauté lumineuse de Dieu qui apparaît ? De quel oeil vois-je mes frères et mes sœurs, si je crois qu’en eux c’est la visage même de Dieu qui rayonne pour moi ? Dans son livre Ich hörte auf die Stille (littéralement : « J’ai prêté l’oreille au silence »), Henri Nouwen rapporte que son abbé lui donna comme thème de méditation, pour des journées entières, ces mots : « Je suis la majesté de Dieu », afin qu’il apprît qui il était dans sa vérité. De même, cette fête de l’apparition de la majesté divine dans la chair vise à te faire découvrir, à toi qui me lis, le mystère de ton propre corps, le vrai sens de l’antique commandement de la philosophie grecque : « Connais-toi toi-même ! » Tu te connaîtras toi-même si tu trouve Dieu en toi, et si tu te trouves en Dieu. Tu accéderas à la véritable humanité si ta chair, devenant un lieu de l’Épiphanie, fait rayonner la majesté de Dieu.

Les Mages

MATTHIEU rapporte qu’après la naissance de Jésus des mages s’en vinrent d’Orient à Jérusalem. Ils étaient à la recherche du roi des Juifs qui venait de naître et dont une étoile leur avait annoncé la venue. Ces mages pourraient avoir été des astrologues babyloniens, experts dans l’interprétation des songes ; des membres de la caste sacerdotale perse, qui se distinguaient par un savoir surnaturel. Les Juifs chassés à Babylone avaient sans doute parlé aux astrologues du lieu de leur attente d’un Messie. L’art du christianisme primitif a représenté les Mages comme des prêtres de la religion de Mithra, la principale concurrente de l’Église naissante.

Il faut voir dans ce fait une signification toute particulière. Matthieu et les Pères de l’Église ont interprété l’adoration de ces Mages comme le signe que les sages et les initiés du monde entier venaient vers le Christ pour lui rendre hommage et lui apporter des présents. Tout ce que les hommes avaient jamais pu amasser de savoir et d’expérience débouchait sur l’adoration de l’enfant divin. C’est une très ample vision que Matthieu nous transmet ainsi. Où et de quelque façon que l’on soit en quête, quelque expérience que l’on accumule, en astrologie ou dans l’interprétation de songes, dans la magie ou les pratiques ésotériques, peu importe : ce que l’on retrouve au fond de tout cela, c’est la nostalgie de l’Enfant divin, du dieu qui devient visible en s’incarnant. Il y a toujours eu dans l’Église des courants qui, dans leur inquiétude, distinguaient radicalement le christianisme de toutes les autres religions et condamnaient toutes les autres voies vers le divin. Matthieu nous montre, lui, un autre chemin. Il s’agit de penser jusqu’au bout le savoir du monde. On aboutit alors à ces questions : quel est le but de l’astrologie ; que recherche l’ésotérisme, dans toutes ses branches si nombreuses et si diverses ? Le but, c’est de déchiffrer le mystère de la vie : quest-ce que l’homme, et qui est Dieu ? D’où venons-nous et où allons-nous ? Celui qui va jusqu’au bout de son savoir arrivera toujours au Dieu fait homme ; c’est au Christ que le mène son savoir. C’est pourquoi nous n’avons pas à considérer avec inquiétude les autres voies vers le divin. Elles ne représentent aucun danger pour notre foi chrétienne. Au contraire : toutes, elles témoignent du profond désir de trouver le Roi nouveau-né l’Enfant divin à travers lequel rayonne la majesté de Dieu.

Les Mages ne représentent pas seulement les autres peuples, les autres civilisations, les autres chemins de la religion, mais aussi notre propre quête. Où que celle-ci se tourne nous sommes en route vers le Roi qui vient de naître ; en dernière analyse tous les chemins mènent à lui. Même celui de la magie, que figurent les Mages, peut nous conduire jusqu’au Dieu fait homme. Il y a une magie qui désire s’emparer du divin, en faire sa chose. Ce n’est pas elle qui nous conduira vers Dieu ; avec elle nous nous cramponnons à notre Moi. La magie originelle, au contraire, croit que Dieu se manifeste dans ce monde, et que nous pouvons donc le connaître en accordant notre attention à l’existence terrestre et en la vivant de façon concrète. Par la naissance du Christ, Dieu s’est révélé en vérité dans la sphère de ce monde, dans la chair, dans l’être humain. Mais les Mages ne parviennent jusqu’au Christ qu’en se mettant en route et en renonçant à s’emparer de Dieu par les pratiques de la magie. Leur chemin sera long, ils devront laisser derrière eux tout leur savoir et se prosterner, dans un étonnement absolu, devant le mystère de Dieu qui rayonne à travers l’enfant de Marie.

Dans l’Écriture, les Mages sont également qualifiés d’astrologues. Ils interprètent les étoiles du ciel, et aussi celles qui se lèvent dans nos cœurs. Si nous interprétons correctement les astres de notre destinée, nous verrons partout présente dans notre vie la main de Dieu qui, au-dessus de nous, nous protège et nous guide. Dieu lui-même nous prend par la main sur les chemins tortueux de notre vie, pour nous conduire, par-delà nos heures de chance et nos heures de déception, jusqu’à l’Étoile qui brille au-dessus de l’Enfant divin. Même si souvent, dans notre nuit obscure, nous ne la voyons plus, quand nous nous sentons abandonnés de Dieu sur notre route. Dieu nous conduit jusqu’au lieu où nous nous prosternerons, où nous pourrons nous oublier nous-mêmes, libérés de nos ruminations sur le chemin parcouru. Là où nous parvenons à nous oublier, nous sommes au but, tout à nous-mêmes et tout en Dieu.

L’étoile au firmament de ton cœur, c’est l’image de la nostalgie qui te meut. Fais confiance à ta nostalgie, suis-la jusqu’au bout. Elle ne te laissera pas de trêve avant que tu n’aies trouvé Dieu, son but ultime et le tien. La route sera parfois difficile; le désir se fera pure douleur, parce que le véritable objet de la quête ne sera pas encore atteint. Mais tu trouveras Dieu si tu te laisses conduire par ta nostalgie ; elle te mènera jusqu’à la maison où se trouvent Marie et l’Enfant divin. Là où tu prendras celui-ci dans tes bras maternels, tu seras vraiment à la maison — chez toi.

2. Les Trois Rois

De ces Mages, l’art et la piété populaires en Occident ont fait aussi les Trois Rois, les Trois saints Rois, donnant par là de la Bible une interprétation qui relève de la psychologie des profondeurs. En effet, le trois est toujours le nombre de l’homme complet, entier, qui a développé en lui ses trois composantes. C’est ainsi que, dans les contes, le roi a toujours trois fils qui correspondent à l’esprit, à l’âme et au corps, ou encore à la tête, au cœur et au ventre. Tous trois se mettent en route pour trouver l’eau de la vie ou quelque remède pour le roi malade. En dernière analyse, c’est sur le chemin de l’accession à soi-même qu’ils s’engagent; ils y vivront mainte aventure, ils devront y triompher de maint danger. L’art a montré les Trois Rois soit comme les représentants des trois âges de la vie : jeunesse, maturité, vieillesse, soit comme ceux des trois grands continents : l’Europe, l’Afrique et l’Asie. En réalité, c’est de nous-mêmes qu’il s’agit; tout en nous doit se mettre en route : la jeune vitalité, la force de l’homme mûr et la sagesse du grand âge, pour aller au fond de ce que signifie être homme. Nous ne devons pas nous en tenir à la vivacité de la jeunesse, ni à la créativité de l’âge mûr, ni à la sagesse du vieillard. Pour que nous restions vivants, il faut que tout se transforme ; tout en nous doit sans cesse repartir et cheminer. Le but qui nous est proposé, c’est de devenir des êtres royaux, qui ne soient pas dominés par autrui mais se déterminent par eux-mêmes, qui soient d’accord avec eux-mêmes : la dignité royale, c’est cela. Or dans le cas des Trois Rois, cette dignité s’exprime précisément par le fait qu’ils se dépouillent des marques de leur royauté et se prosternent devant l’Enfant divin.

Les Trois Rois font ensemble le voyage ; ils sont étroitement associés. Ils ne chargent pas leurs serviteurs d’étudier la route, ils écoutent la voix de leur cœur. C’est lui qui leur a montré une étoile : celle de leur nostalgie. Leur chemin, c’est celui de leur désir. C’est un long pèlerinage ; à tant cheminer, ils se fatiguent. Pourtant ils continuent, suivant avec confiance le désir de leur cœur, et ils finissent par atteindre le but que l’Étoile leur avait indiqué. Toutefois, ils ont encore besoin de s’entretenir avec Hérode et ses lettrés pour le localiser exactement. Nous devons, certes, écouter la voix de notre propre cœur, mais aussi nous laisser conseiller pour mieux l’entendre. Le but du voyage des Trois Rois, c’est la maison où ils trouveront Marie et l’enfant devant lequel ils se prosterneront pour l’adorer. Au terme de leur voyage, ils ne reçoivent nulle recompense ; au contraire, ils donnent tout ce qu’ils ont apporté. Ils ne restent pas plantés là, fiers d’avoir atteint le but ; ils se prosternent et adorent. Tel est aussi le paradoxe de notre existence : plus nous avançons sur le chemin qui nous mène vers nous-mêmes, moins nous importe ce que nous en retirons et quelle figure nous faisons face aux autres. Nous nous sommes laissé attirer par le mystère de la vie, et quand nous l’atteignons, nous nous prosternons dans l’oubli de nous-mêmes, entièrement saisis; alors nous sommes, en vérité, dans la maison qui est la nôtre. Ainsi chez nous, nous ne pouvons l’être que là où nous nous prosternons devant le mystère de Dieu, où nous adorons le Dieu devenu homme.

Pour la piété populaire, les Trois saints Rois sont les patrons préférés des voyageurs. Ils ont fait une longue route, sans jamais s’égarer; ils peuvent donc nous accompagner sur les chemins périlleux de la vie. Mais on les invoque également pour écarter les influences nocives du monde des esprits. Ils passent aussi pour apporter le salut aux malades. Très tôt déjà, on les a nommés Gaspard, Melchior et Balthasar ; on a inscrit l’abréviation de leurs noms C + M + B, sur le linteau des maisons, des étables et des granges, pour les protéger des mauvais esprits. Ces noms étaient probablement dérivés de la formule de bénédiction « Christus mansionem benedicat » : que le Christ bénisse cette maison. Mais ce que les hommes plaçaient dans ces Trois Rois, c’était toute leur soif d’un savoir magique susceptible de les délivrer des angoisses profondes de leurs âmes et de les protéger contre tous les dangers.

3. Le quatrième Roi

Une vieille légende russe parle d’un quatrième Roi qui serait parti avec les trois autres. Edzard Schaper a repris cette légende et l’a magistralement mise en forme. En cadeau pour l’Enfant royal, ce quatrième Roi a emporté trois pierres précieuses étincelantes. Il était le plus jeune des quatre, et nul n’avait en son cœur un désir plus brûlant que le sien. En chemin, il entendit soudain les sanglots d’un enfant; il vit, gisant dans la poussière, « un tout petit garçon nu, abandonné et saignant par cinq blessures. Cet enfant donnait une si singulière impression d’être venu d’ailleurs, il était si délicat et si démuni que le cœur du jeune Roi en fut rempli d’une ardente compassion ». Il le prit avec lui et s’en retourna jusqu’au village qu’ils venaient de dépasser; personne n’y connaissait l’enfant. Il chercha une nourrice et lui remit l’une de ses trois pierres précieuses afin que l’existence de l’enfant fût assurée puis il poursuivit son chemin ; l’étoile lui montrait la voie. L’enfant sans ressource l’avait rendu sensible à la misère du monde. Traversant une ville, il rencontra un cortège funèbre : un père de famille était mort la mère et les enfants allaient être vendus comme esclaves ; il leur donna une seconde pierre.

Poursuivant sa route il ne parvient plus à retrouver l’étoile qui le guidait. Il est alors tourmenté par l’idée qu’il a peut-être été infidèle à l’appel; mais l’étoile brille soudain de nouveau. Elle le conduit dans un pays inconnu où la guerre fait rage. Des soldats y ont rassemblé les hommes d’un village et s’apprêtent à les tuer; il les rachète avec sa troisième pierre. À partir de ce moment il ne voit plus l’étoile ; devenu pauvre comme un mendiant il traverse maint pays venant en aide aux êtres menacés. Passant dans un port il arrive au moment où un père est arraché à sa famille et va partir sur une galère pour expier quelque faute ; il s’offre lui-même en échange et passe ensuite de longues années à ramer. Alors l’étoile se rallume dans son cœur. « II fut bientôt comblé par cette lumière intérieure et la paisible certitude lui vint d’être en dépit de tout sur la bonne voie. » Ses compagnons d’esclavage et leurs maîtres perçurent l’étrange rayonnement qui émanait de cet homme; il fut libéré. En songe il revoit alors l’étoile et entend une voix : « Hâte-toi ! Hâte-toi ! » En pleine nuit, il se lève; l’étoile brille, et le guide jusqu’aux portes d’une grande ville ; entraîné par la foule, il se retrouve sur une colline où se dressent trois croix. Son étoile brille au-dessus de la croix centrale. « Alors, le regard de l’homme qui était cloué sur cette croix se posa sur lui. Pour avoir un tel regard, il fallait que cet homme eût éprouvé toutes les souffrances, tous les tourments de la terre, mais aussi une compassion absolue et un amour sans limites. Ses mains étaient douloureusement recroquevillées, transpercées par les clous. Mais, de ces mains martyrisées, il jaillissait un rayonnement. Comme un éclair, cette certitude traversa le quatrième Roi : voici le but vers lequel me conduisait le pèlerinage de toute une vie ; le Roi des hommes, le Sauveur du monde, pour lequel je me suis consumé de désir, que j’ai rencontré en tous ceux qui étaient dans l’affliction et la détresse, c’est Lui. » Le quatrième Roi tombe à genoux au pied de la croix ; à cet instant, trois gouttes de sang tombent sur ses mains ouvertes, plus éclatantes que trois pierres précieuses. Quand Jésus meurt en poussant un cri, le Roi s’effondre, mort lui aussi. « Son visage restait tourné dans la mort vers le Seigneur, et il en émanait une lumière pareille à celle d’une étoile. »

Chaque fois que je lis cette légende, elle me touche profondément. Peut-être te dira-t-elle à toi aussi qui me lis quelque chose du mystère de Noël. Trop souvent, tu ne vois briller aucune étoile ; en toi, il n’y a que ténèbres, et tu doutes d’être sur la bonne voie. Mais si, comme Dieu l’attend de toi, tu t’engages dans la vie, envers les êtres qui jalonnent ton chemin, si tu es plein de compassion : alors, un jour, l’Étoile s’allumera en toi, et tu verras l’Enfant divin sur chacun des visages humains vers lesquels tu te tournes et au désir desquels tu réponds.