Références bibliques

  • Lecture du livre du prophète Isaïe : 2. 1 à 5 : »Venez famille de Jacob, marchons à la lumière du Seigneur. »
  • Psaume 121 : « Que la paix règne dans tes murs. »
  • Lecture de la lettre de saint Paul aux Romains : 13. 11 à 14 : »L’heure est venue de sortir de votre sommeil. »
  • Evangile selon saint Matthieu : 24. 37 à 44 : »Tenez vous donc prêts, vous aussi. »
Avent2019

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples :
« Comme il en fut aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il lors de la venue du Fils de l’homme.
En ces jours-là, avant le déluge, on mangeait et on buvait, on prenait femme et on prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ;
les gens ne se sont doutés de rien, jusqu’à ce que survienne le déluge qui les a tous engloutis : telle sera aussi la venue du Fils de l’homme.
Alors deux hommes seront aux champs : l’un sera pris, l’autre laissé.
Deux femmes seront au moulin en train de moudre : l’une sera prise, l’autre laissée.
Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient.
Comprenez-le bien : si le maître de maison avait su à quelle heure de la nuit le voleur viendrait, il aurait veillé et n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison.
Tenez-vous donc prêts, vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. »

La foi au Christ engendre aussitôt une « religion » du désir. Elle nous tourne en effet vers l’avenir, vers ce qui vient; vers celui qui vient. Devant ce qui se passe dans le monde, certains se débrouillent pour se mettre à l’abri des coups en se glissant dans une situation privilégiée; les disciples du Christ refusent cette évasion. D’autres se révoltent et recourent à la violence; les disciples du Christ savent que c’est là multiplier le malheur initial. Bien d’autres manières de s’esquiver pourraient être énumérées, la foi chrétienne les refuse toutes. Elle se situe aux antipodes de la résignation et tourne sans cesse notre regard vers la puissance qui nous fait exister. Nous attendons et désirons la venue de la Vie. Le Livre de la Première Alliance est plein de cette espérance, qui s’exprime souvent par des plaintes, des cris d’appel, des injonctions vigoureuses à ce Dieu qui tarde trop. Tout cela se récapitule dans l’attente du Royaume de Dieu. Dans la Nouvelle Alliance, cette prise de pouvoir par Dieu s’exprime dans le thème du retour, ou plutôt de l’ultime venue du Christ. Nous voici donc tournés vers l’avenir, vers Celui qui vient. À première vue, plusieurs questions se posent : si nous attendons « l’intervention de Dieu », avons-nous encore quelque chose à faire ? N’y a-t-il pas dans cette attente quelque chose de mythique? Une sorte de « deus ex machina » ? Essayons d’y voir plus clair.

La venue du Christ au présent

Tout d’abord il faut conjuguer notre texte avec d’autres paroles de Jésus, par exemple quand il nous dit que le Royaume de Dieu est déjà là, qu’il est en nous, ou parmi nous, ou entre nous (Matthieu 5; 12,28. Luc 17,20-21 … ). De même que nous sommes déjà enfants de Dieu sans que cela soit encore manifesté, de même le Royaume est là dès que règne entre nous l’amour tel que le Christ l’a vécu. Il est illusoire de dire, comme on l’entend souvent, que nous avons à faire, ou à construire, le Royaume de Dieu: la venue du Christ est un don mais nous avons le pouvoir de le recevoir et de le transmettre: l’amour qui nous vient de Dieu, qui est Dieu, peut nous traverser pour aller vers les autres. Donc, le Royaume de Dieu, qui se confond avec la venue du Christ, est à l’œuvre depuis le commencement, jusqu’à la fin qui le révélera en pleine lumière. Alors nous pourrons relire notre vie en fonction de notre accueil du Royaume. Le « jugement », qui peut nous faire trembler ou nous laisser sceptiques, c’est cela : nos yeux qui s’ouvrent à la lumière. Heureusement Paul nous dit que « tout ce qui vient à la lumière devient lumière » (Éphésiens 5,13?14). Le Christ est donc celui qui est venu, qui vient et qui viendra. Le temps de l’Avent vient nous redire tout cela pour que nous restions conscients du mystère qui nous enveloppe, de cette présence qui sans cesse se rend à nouveau présente, toujours nouvelle et inopinée.

L’attente et la rencontre permanentes de Dieu

Si nous ne devons pas croire ceux qui nous disent « Il est ici ; il est là », c’est parce qu’il est partout ; « de l’Orient à l’Occident ». Il vient à notre rencontre dans nos joies, nos peines, nos périodes vides. Chaque fois que nous l’accueillons, nous entrons dans le Royaume. Faut-il répéter qu’il nous vient par les autres, et que si ce Royaume est « entre nous », c’est parce qu’il réside dans la qualité des liens que nous pouvons nouer avec eux? Nous pouvons à cet égard relire Matthieu 25,31-46, en interprétant la fin inquiétante de ce texte à la lumière d’Éphésiens 5,13-14, déjà cité. On le sait, le Nouveau Testament véhicule deux lignes, deux traditions contradictoires, l’une qui annonce le pardon pour tous, y compris les bourreaux (relire les récits de la Passion), l’autre qui reconduit les antiques malédictions pour les « injustes ». À mon avis, c’est quand même la Pâque qui dit le dernier mot : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. » De toute façon l’Évangile nous prescrit une attente et un désir permanents, cette aspiration à aller au delà de ce qui fait notre vie déjà là, avec la certitude que Dieu sans cesse vient nous habiter. Saint Augustin explique que ce désir n’a pas besoin d’être conscient, mais qu’il peut et doit être sous-jacent à toutes les occupations que l’existence nous impose. Heureux, dit Jésus, ceux que le maître, à son retour, trouvera occupés à leur tâche, une tâche qui doit être déjà reçue et vécue comme un don de Dieu.

https://croire.la-croix.com

Il n’est pas toujours facile de nommer ce malaise profond et persistant que nous pouvons ressentir à un moment donné de notre vie. Cela m’a été avoué plus d’une fois par des gens qui, par ailleurs, cherchaient «quelque chose de différent», une nouvelle lumière, peut-être une expérience capable de donner une nouvelle couleur à leur vie quotidienne.

Nous pouvons l’appeler «vide intérieur», insatisfaction, incapacité à trouver quelque chose de solide qui comble le désir de vivre intensément. Peut-être vaudrait-il mieux l’appeler «ennui», fatigue de vivre toujours la même chose, sensation de ne pas réussir à percer le secret de la vie : nous faisons une erreur sur quelque chose d’essentiel et nous ne savons pas exactement sur quoi.

Parfois la crise prend un ton religieux. Peut-on parler de «perte de foi»? Nous ne savons plus en quoi croire, rien ne réussit à nous éclairer de l’intérieur, nous avons abandonné la religion naïve d’autrefois, mais nous ne l’avons remplacée par rien de meilleur. Alors une sensation étrange peut grandir en nous : nous sommes restés sans aucune clé pour orienter notre vie. Que pouvons-nous faire ?

La première chose à faire est de ne pas céder à la tristesse ou à la tension: tout nous appelle à vivre. Dans ce malaise persistant, il y a quelque chose de très sain: notre désir de vivre quelque chose de plus positif et de moins faux, de plus digne et de moins artificiel. Ce dont nous avons besoin, c’est de réorienter nos vies. Il ne s’agit pas de corriger un aspect spécifique de notre personne. Cela pourrait arriver plus tard. Maintenant l’important est d’aller à l’essentiel, de trouver une source de vie et de salut.

Pourquoi ne pas nous arrêter pour entendre l’appel urgent de Jésus à nous réveiller? N’avons-nous pas besoin d’écouter ses paroles?: «Restez éveillés», «prenez conscience du moment que vous vivez»; «il est temps de vous réveiller». Nous devons tous nous demander ce que nous négligeons dans notre vie, ce que nous devons changer et ce à quoi nous devons consacrer plus d’attention et de temps.

Les paroles de Jésus s’adressent à chacun d’entre nous : «Veillez». Nous devons réagir. Si nous le faisons, nous vivrons un de ces rares moments où nous nous sentirons «éveillés» du fond de notre être.

https://www.feadulta.com

Aujourd’hui commence dans l’Église une nouvelle année liturgique, c’est-à-dire un nouveau chemin de foi du Peuple de Dieu. Et comme toujours, nous commençons par l’Avent. La page de l’Évangile (cf. Mt 24, 37-44) nous introduit dans l’un des thèmes les plus suggestifs du temps de l’Avent : la visite du Seigneur à l’humanité. La première visite — nous le savons tous — a eu lieu au moyen de l’Incarnation, la naissance de Jésus dans la grotte de Bethléem ; la deuxième venue a lieu dans le présent : le Seigneur nous rend visite continuellement, chaque jour, il marche à nos côtés, et c’est une présence de consolation ; et enfin, il y aura la troisième et dernière visite, que nous professons chaque fois que nous récitons le Credo : « Il viendra à nouveau dans la gloire pour juger les vivants et les morts ». Le Seigneur nous parle aujourd’hui de sa dernière visite, celle qui aura lieu à la fin des temps, et il nous dit où notre chemin aboutira.

La Parole de Dieu met en relief le contraste entre le déroulement normal des choses, la routine quotidienne, et la venue à l’improviste du Seigneur. Jésus dit : « En ces jours qui précédèrent le déluge, on mangeait et on buvait, on prenait femme et mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche, et les gens ne se doutèrent de rien jusqu’à l’arrivée du déluge, qui les emporta tous » (vv. 38-39) : voilà ce que dit Jésus. Il est toujours frappant de penser aux heures qui précèdent une grande catastrophe : tous sont tranquilles, font les choses habituelles sans se rendre compte que leur vie va être bouleversée. L’Évangile ne veut certainement pas nous faire peur, mais ouvrir notre horizon à la dimension ultérieureplus grande, qui, d’une part, relativise les choses de chaque jour, mais, dans le même temps, les rend précieuses, décisives. La relation avec le Dieu-qui-vient-nous-visiter confère à chaque geste, à chaque chose une lumière différente, une importance, une valeur symbolique.

De cette perspective découle également une invitation à la sobriété, à ne pas être dominés par les choses de ce monde, par les réalités matérielles, mais plutôt à les gouverner. Si, au contraire, nous nous laissons conditionner et dominer par elles, nous ne pouvons pas percevoir qu’il y a quelque chose de beaucoup plus important : notre rencontre finale avec le Seigneur : voilà ce qui est important. Cela, cette rencontre. Et les choses de chaque jour doivent avoir cet horizon, elles doivent être orientées vers cet horizon. Cette rencontre avec le Seigneur qui vient pour nous. A ce moment-là, comme dit l’Évangile, « deux hommes seront aux champs : l’un est pris, l’autre laissé » (v. 40). C’est une invitation à la vigilance, parce que, ne sachant pas quand Il viendra, il faut toujours être prêt à partir.

En ce temps de l’Avent, nous sommes invités à élargir l’horizon de notre cœur, à nous laisser surprendre par la vie qui se présente chaque jour avec ses nouveautés. Pour faire cela, il faut apprendre à ne pas dépendre de nos sécurités, de nos schémas consolidés, parce que le Seigneur vient à l’heure où nous ne l’attendons pas. Il vient pour nous introduire dans une dimension plus belle et plus grande.

Que Marie, la Vierge de l’Avent, nous aide à ne pas nous considérer comme propriétaires de notre vie, à ne pas opposer de résistance quand le Seigneur vient la changer, mais à être prêts à nous laisser visiter par Lui, hôte attendu et bienvenu même s’il bouleverse nos plans.


Angelus 27.11.2016

La Parole de Dieu fait bien le nécessaire aujourd’hui pour nous mettre en marche, en mouvement, aussi bien à l’intérieur de nous-mêmes qu’à l’extérieur, pour l’heure de la venue du Seigneur dans notre vie, dans notre monde.

Cette Parole sonne un réveil, une mise en garde, un appel.  Veillez! Tenez-vous prêts! (Jésus) L’heure est venue de sortir de votre sommeil! (S. Paul) Venez, montons à la montagne du Seigneur! Venez, marchons à la lumière du Seigneur.(Isaïe)

Pourtant nous sommes tous bien occupés, sollicités à cœur de jour pour de petites tâches tout au moins, pour les nécessités de la vie; nous sommes même certains d’être éveillés, tout à fait mobilisés, avec plein d’idées dans la tête, des pensées, des chansons, des images intérieures; nous sommes tous debout, semble-t-il, éveillés, pensons-nous, chacun, chacune au vif de notre attention.

Nous avons peut-être même le sentiment d’en avoir trop sur les bras, trop à faire, trop sur les épaules et dans la tête et dans le cœur. Peut-il y avoir de la place pour autre chose? Notre vie est pleine et déjà toute donnée, toute occupée, toute comptée, pensons-nous. Que pourrions faire de plus?

Le Seigneur veut-il en rajouter quand il nous demande de veiller? Il devrait pourtant savoir que notre fardeau, nos tâches et responsabilités sont assez immenses.

Mais justement si l’alarme que sonnent le Christ, l’apôtre Paul et le prophète Isaïe, était le réveil-matin dont nous avons besoin, qui nous tirerait du sommeil où toutes nos activités nous tiennent véritablement endormis, engourdis, trop habitués, aliénés de nous-mêmes jour et nuit?

« Deux hommes seront aux champs, dit le Seigneur : l’un est pris, l’autre laissé. Deux femmes seront au moulin : l’une est prise, l’autre laissée. » Qu’est-ce que peut vouloir dire cette image, sinon le fait qu’il y a en nous une double possibilité, celle  d’être en éveil ou celle d’être endormis, soit dans les champs de nos activités et occupations extérieures, soit au moulin de l’intime de nos pensées et de nos motivations profondes. Voulons-nous être pris ou être laissés?

Qu’est-ce qui fera la différence? Sinon la décision en nous d’être authentiques, en état de conversion et d’accueil de l’Esprit de Dieu, étant revêtus du Christ, et non pas repliés en boule ou enfermés dans nos bulles, sans amour, sans prière, sans lumière, sans tout son sens à nos vies.

La Parole de Dieu, en ce premier dimanche de l’Avent, ne vient pas en rajouter, nous surcharger, nous énerver ou nous faire peur. Elle nous éveille. Elle nous fait réaliser dans quelle torpeur nous sommes souvent plongés et par quelles illusions nous nous laissons parfois bercer. Cette Parole nous ouvre à la lumière, au grand jour, aux grands enjeux de la charité, de la justice, de la paix, du partage, de la juste société.  La Parole nous presse pour une conversion, pour un changement profond en nous, qui nous ouvrira aux réalités du Royaume et nous permettra d’y orienter l’ensemble et les détails de notre vie.

Nous n’allons pas demain matin abandonner nos tâches et nos obligations. Nous allons refaire sans doute les mêmes choses, mais différemment, avec ce plus de notre attention profonde, d’un amour vrai, d’une foi et d’une espérance renouvelées, d’un don plus authentique de nous-mêmes pour la cause du Royaume. Et si nous essayions de vivre de cet Esprit dans l’Eucharistie qu’à l’instant nous célébrons?

http://www.spiritualite2000.com

En ces débuts du temps liturgique de l’Avent, revient avec force l’impératif de la vigilance (Évangile): “Veillez donc, parce que vous ne connaissez pas le jour de la venue du Seigneur. Méditez cette parole… et tenez vous prêts” (v. 42-44). Le Seigneur Jésus a recours à des exemples –l’expérience qu’ont vécue les gens du temps de Noé à l’occasion du déluge (v. 37-39) et la venue du voleur à une heure inattendue (v. 43)- qui n’ont pas le but de nous mettre dans la crainte. Le Seigneur veut plutôt nous inviter à vivre vigilants, pour tenir en éveil l’espérance de la rencontre avec lui, le Sauveur. Or l’éveil n’est pas une attitude rationnelle, ou spéculative, mais plutôt ce talent spirituel qui nous rend sensibles aux signes du salut de Dieu dans l’histoire des hommes. Veiller veut dire se tenir dans la fidélité à la parole du Seigneur, sans hésiter ni s’altérer, sans tomber non plus dans l’illusion facile des signes trompeurs. L’éveil est une attitude concrète, faite d’attente et disposition au service. Une manière d’être, de vivre, de regarder et de s’affronter à la réalité.

Nous sommes tous partie prenante dans le mouvement de l’histoire des hommes. Pourtant notre capacité de comprendre l’histoire change radicalement, d’après notre propre regard porté sur elle. En effet, la foi est une clé de lecture des événements qui structurent la vie des hommes: elle peut saisir et mettre en lumière un plan d’amour et de salut qui sera totalement mystérieux aux yeux d’autres hommes. Privés du don de la foi, ils ne se rendent compte de rien, et ne saisissent donc rien de plus profond (v. 39). Affrontés aux mêmes faits constatés, le croyant et le non croyant portent là dessus un regard différent et réagissent également de manière différente, voire opposée. Pour nous expliquer cela, Jésus a recours à l’exemple des gens du temps de Noé, avant le déluge: manger, boire, se marier, travailler aux champs ou à la maison … (v. 38-41). Des réalités bien ordinaires de la vie de chaque jour: on peut les vivre dans la routine de l’habitude, en être pris, voire même prisonniers. Mais on peut aussi en faire le lieu de notre salut.

“La différence d’attitudes du croyant et du non croyant ne se situe pas tellement dans des comportements extérieurs précis, mais consiste en une disposition intérieure autre. Le non croyant vit comme si Dieu n’était pas et il ne devait l’appeler un jour à un rendez-vous définitif. Il vit –dit la Parole de Dieu- comme un idiot qui ne sait pas, un sot qui ne se rend compte de rien… Le croyant, par contre, se tient en éveil, sachant que le Seigneur ne saurait tarder. Il vit jour après jour, fidèle à tout moment. Il ne s’aplatit pas dans l’aliénation quotidienne de la masse… Ce n’est pas pour autant que le croyant fuit le présent, bien au contraire il est présent dans le monde autant que les autres- mais la réalité extérieure des choses n’est jamais sa prison” (Horace Petrosillo).

Saint Paul (II lecture) a recours à un langage net pour mettre en lumière les deux manières de vivre: les œuvres des ténèbres ou les armes de la lumière; une vie de beuveries, orgies et disputes, ou bien de comportements honnêtes suivant le Seigneur Jésus (12-14). Le chrétien doit choisir, sans hésiter, parce que le temps est un don précieux pour le salut (v. 11). Ce texte de Paul est bien connu, entre autre parce que la conversion du jeune Augustin a mûri là dessus. Il y a donc découvert la vraie vie!

Dès le début de l’Avent, un thème s’impose comme dominant: celui de la paix et du renoncement aux armes de guerre (I lecture). Le petit royaume de Judas est sous la menace d’une guerre téméraire contre l’Assyrie. Le roi, terrorisé, cherche désespérément des alliances militaires. Il ne reste plus que le prophète pour “voir autrement et plus loin”. Il invite à la confiance en Dieu, seul arbitre entre les peuples. Il lance donc, tel un défi, un inimaginable oracle de paix: les armes se transformeront en instruments de travail; ils produiront du développement; on fera fondre les épées pour en faire des charrues, tandis que les lances deviendront des faucilles. Il n’y aura plus d’armes de mort, on en aura fini avec l’art de la guerre! (v. 4) Si nous “marcherons à la lumière du Seigneur”, dit le Prophète, ce qui paraît maintenant du rêve sera une réalité (v. 5). Il y a là, pour nous les chrétiens, une raison définitive pour justifier le choix de la paix et du désarmement. Cette réduction –voire élimination totale!- des armes, est un impératif venant de notre foi en Jésus Christ, bien avant et plus encore qu’un choix courageux et stratégique. La contestation contre nos gouvernements peut être un devoir, justement au nom de cette foi, lors de la construction et le commerce de nouvelles armes de mort.

Isaïe est aussi le prophète du salut que Dieu offre à tous les peuples (v. 2). Nous les chrétiens, qui déjà vivons dans la foi en Jésus Christ, nous savons que c’est bien Lui le Sauveur qui est venu, qui vient et qui viendra. Les non chrétiens, par contre –ce qui veut dire la grande majorité de l’Humanité (les deux tiers, environ)- attendent encore une première annonce de ce Christ Sauveur. L’Avent est donc un temps des plus propices pour éveiller dans les chrétiens la conscience de notre responsabilité missionnaire. Pie XII le soulignait déjà quand il nous invitait à la responsabilité pour la mission, surtout dans la prière en ce temps de l’Avent. Le Pape ajoutait justement que l’Avent est le temps de l’Humanité vivant l’attente.