V Dimanche de Pâques – Année C
Jean 13, 31-34

Références bibliques :
- Première lecture : « Ayant réuni l’Église, ils rapportèrent tout ce que Dieu avait fait avait fait avec eux » Actes 14, 21b-27
- Psaume : Mon Dieu, mon Roi, je bénirai ton nom toujours et à jamais ! Ps 144 (145)
- Deuxième lecture : « Il essuiera toute larme de leurs yeux » Apocalypse 21, 1-5a
- Évangile « Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres » Jean 13, 31-33a.34-35
Tortueux chemins de la gloire
Marcel Domergue sj
Judas vient de sortir, c’est-à-dire de rompre avec la communauté des disciples. Pour aller participer, par sa trahison, à la mise à mort. Il s’agit de provoquer l’anéantissement de Jésus. Pour le forcer enfin à agir pour prendre le pouvoir? Certains le soutiennent, mais aucun texte ne vient corroborer cette interprétation psychologique. Jésus va être arrêté, calomnié, rejeté, supprimé, exclu du monde des vivants. Or voici que ce chemin de déchéance se transforme en chemin de gloire. C’est “maintenant”, à la sortie de Judas, que “le Fils de l’homme est glorifié et Dieu glorifié en lui”. Mais la gloire, qu’est-ce que c’est? On peut répondre honneur, pouvoir, vie en plénitude. Ajoutons, pour résumer le tout, vérité: en effet il s’agit en quelque sorte de la “réputation” de Dieu parmi les hommes, de la manière dont nous le voyons. Or notre vision de Dieu est peu ou prou faussée par l’antique mensonge qui nous présente Dieu comme un égoïste transcendant qui nous trompe de peur que nous ne devenions “comme lui”: parvenir à son image et ressemblance serait puni de mort. C’est le Christ, véritable “image du Dieu invisible”, qui va subir cette mort, non comme une punition “à notre place”, mais comme l’acte indépassable d’amour qui lui fait épouser notre malheur. Alors Dieu sera glorifié dans le Christ: il sera enfin révélé tel qu’il est, Amour, don de lui-même. Le Menteur est démenti.
Le Fils glorifié
Tout se réalise en un seul acte. Pourquoi le Père est-il glorifié? Parce que celui que nous appelons le Fils, et qui ne fait qu’un avec lui, donne librement sa vie à ceux qui veulent la lui prendre. Par là nous apprenons que la volonté de Dieu consiste à se soumettre à la volonté de l’homme. Exigence de l’amour qui appelle la réciprocité: en fin de parcours, l’homme épousera à son tour cette décision d’amour. Dès le départ, l’homme Jésus fait sienne cette volonté du Père de se faire nourriture de l’homme, ce qui se dévoile à Gethsémani mais qui avait été annoncé au début de l’évangile selon saint Jean: “Ma nourriture, c’est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre” (4,34). Bref, ce que nous apprenons à la croix, c’est qu’il n’y a qu’une seule volonté pour le Père et le Fils, c’est-à-dire qu’ils ne font qu’Un. Du coup, l’expression “fils de Dieu” prend un sens nouveau et nous finirons par dire que Jésus est Dieu; Dieu dans notre chair. Alors la Résurrection n’apparaît plus comme une sorte de miracle inopiné, mais comme une nécessité: Jésus est le Vivant et les morts que nous fomentons ne peuvent avoir raison de lui. Il apparaît dans la gloire de la vie de Dieu parce que cette gloire est sienne par origine. Le paradoxe est que la gloire se manifeste par l’acceptation de la perte de la gloire. C’est en se perdant pour nous, par nous, que Dieu nous apprend ce que c’est qu’être Dieu.
Revivre l’amour pascal
Voilà qui demande commentaire. Certes, Dieu nous révèle bien ce qu’il est, et Jésus dit bien “Qui m’a vu a vu le Père” (Jean 14,9). Pourtant, s’il éprouve le besoin de le dire, c’est bien parce que cela ne saute pas aux yeux. Paul dira que pour l’instant, “nous voyons comme dans un miroir de manière confuse” (1 Corinthiens 13,12). Qui est Jésus? Comment est-il en vérité? Nous n’aurons jamais fini de répondre à ces questions et c’est bien pour cela que nous ne cessons de commenter les évangiles et que les théologiens continuent d’accumuler des volumes. Dieu, même révélé dans le Christ, reste toujours au-delà de nos prises. Il est là, livré entre nos mains, mais notre manière actuelle de le “posséder” est notre recherche elle-même. Est-ce tout? Non. Les dernières lignes de notre évangile nous parlent du “commandement nouveau”. Jésus s’en va, et les hommes n’auront plus devant les yeux son humanité révélatrice du Père. Nous ne voyons maintenant Jésus qu’à travers le témoignage des évangiles. Un livre, si inspiré soit-il, ne suffit pas. Il faut encore, pour rendre sensible la présence actuelle du Christ, le témoignage vivant que nous pouvons lui rendre: notre amour mutuel. Un amour qui ne réside pas forcément dans des sentiments, mais qui recopie son attitude envers nous: “Ayez entre vous (ou en vous) les attitudes qui furent celles mêmes du Christ Jésus” (Philippiens 2,5). Paul continue en récapitulant l’œuvre pascale. Là où se trouve un tel amour, là se trouve Dieu.
Le commandement nouveau
La vitalité du christianisme ne se trouvera pas à coups de thèses ou d’incantations. La nouveauté vivifiante vient et viendra de Jésus et de ceux qui vivront de Lui ! En saint Jean, le Christ annonce un commandement, et il le déclare «nouveau».
S’aimer les uns les autres pourrait n’être qu’un précepte banalisé, comme tant d’autres guides spirituels savent y exhorter leurs adeptes. La nouveauté du propos de Jésus tient en sa personne. Son être est tout Amour. Il se fait annonciateur de sa glorification dans le Père et de son Père en Lui. Cet accomplissement de l’amour en sa chair est nouveauté inédite. Son appel à aimer «comme» il a aimé procure à ses disciples de ne jamais vieillir. Ce qui est déjà advenu de Lui en son Père est à contempler comme horizon du désir de Jésus de demeurer en nous.
Son commandement est radicalement neuf au lavement des pieds comme en tout dimanche pascal. Nous ne nous lasserons jamais de l’entendre et y répondre. La nouveauté est d’aimer de cette manière. À cette hauteur désirée par le Père. À cette profondeur créatrice de fraternité née de la mort et de la résurrection du Christ. «Il peut s’écouler une vie avant que nous saisissions ce que cela veut dire exprimait Hans Urs bon Balthasar. N’est-ce pas là ton bonheur infini de ne jamais parvenir à autant aimer que tu es aimé ? Demeure sans relâche à la disposition de Dieu !». C’est bien cette disponibilité à la nouveauté aimante de Dieu que j’ai perçue chez ces jeunes responsables scouts.
Amis qui cheminez par de multiples voies, frères humains dont la génération vous nourrit d’expériences diverses, croyez-vous à la nouveauté pascale du commandement vécu en plénitude par Jésus ? Croyez-vous qu’il suffit d’aimer, si cet Amour se nomme Christ ? Chaque matin, dans un consentement à aimer tout simplement. Là où nous attendent nos devoirs d’état. Mais aussi par l’inédit de notre spontanéité. Apprendre à nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés. Y voir le seul trait véritable du disciple comme a voulu nous le transmettre le disciple bien aimé ! Ressaisissons nos communautés sur l’essentiel de cette nouveauté à aimer d’un si grand Amour. Comme l’écrit frère David d’En-Calcat : «Lâche tes prévisions, tes prédictions, tes assurances. C’est de t’y accrocher qui en fait des idoles. Tu voudrais tenir avant de donner. Donne avant de tenir !»
Le commandement nouveau est bien là dans cette communion à Celui qui ne retint pas son rang et s’offrit en oblation afin que l’homme vive ! Les scouts dont je parlais tout à l’heure, ne sont pas exempts de se convertir sans cesse à la nouveauté d’évangile. Ce serait idéologiser en jeunisme la nouveauté de Jésus. Ils le savent bien. Mais leur venue au Christ, comme celle des catéchumènes, ne doit-elle pas nous réveiller ? «Celui qui tend vers ce qui se trouve devant lui, celui-là rajeunit toujours» dit Eusèbe de Césarée. C’est en aimant que se découvre l’ineffable nouveauté de l’appel à aimer. C’est en désirant aimer qu’on l’expérimente déjà en soi…
Le commandement nouveau, l’amour de l’homme,
constitue le testament de Jésus
Maurice Zundel
4e conférence de M. Zundel à sainte Marie de la paix le 30/03/61. Jeudi saint. L’Eucharistie. Début.
« Nous avons constamment souligné cette conversion de l’humain à laquelle Jésus nous appelle. Le réalisme incomparable de l’Evangile éclate particulièrement dans le mystère du Jeudi Saint et, pour le saisir dans toute sa plénitude, il ne faut jamais séparer ces trois choses : le commandement nouveau, le lavement des pieds et l’Eucharistie.
Le commandement nouveau, nous en connaissons la formule : « C’est à cela que l’on reconnaîtra que vous êtes mes disciples si vous vous aimez les uns les autres comme je vous ai aimés. Je vous donne un commandement nouveau, c’est que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jean 13, 34)
Mais il ne faut jamais oublier les circonstances dans la séquence, c’est-à-dire dans l’ordre de l’Evangile de Saint Jean. Nous sommes ici aux derniers moments de la Vie de Jésus et Saint Jean nous donne ce commandement nouveau comme le testament de Jésus, très exactement comme le Nouveau Testament. C’est comme le dernier mot de Jésus dans la perspective de l’évangile Johannique, ce n’est pas d’aimer Dieu, ce qui semble aller de soi, c’est d’aimer l’homme.
Nous percevons toute la résonance nouvelle, toute la résolution contenue dans cette perspective. Il ne s’agit pas d’aimer Dieu dans l’abstrait, d’aimer un dieu qu’on s’imagine, que l’on façonne à son image ! Il s’agit d’aimer l’homme, l’homme avec ses limites, l’homme avec son animalité, l’homme avec tout ce qui en lui nous rebute et nous répugne car c’est justement en dépassant tout cela qu’on atteindra au vrai Dieu. Le Nouveau Testament, le testament éternel, c’est d’aimer l’homme pour être sûr de ne pas manquer Dieu.
Et le réalisme incroyable, l’humanisme incomparable de ce Testament nouveau et éternel va être souligné de la manière la plus simple, la plus irrécusable par le lavement des pieds. Il ne s’agit donc plus de se méprendre : nous ne sommes pas là en face d’un conseil qui peut être suivi ou non, nous sommes là au coeur de l’engagement évangélique car, justement, le sanctuaire de la divinité, c’est l’homme. Le sanctuaire de la divinité, ce n’est plus une montagne, ce n’est plus un haut lieu, ce n’est plus un temple de pierre, ce n’est plus un tabernacle de métal précieux, le sanctuaire de la divinité, c’est l’homme! et toute la sainteté divine, nous ne la pouvons rencontrer que dans l’homme. Autrement, que signifierait cette scène qui a provoqué le scandale chez les apôtres ? Que signifierait-elle, cette scène où Jésus s’agenouille devant ceux qu’il connaît si bien ? Il y a le traître qui l’a vendu, il y a ce disciple passionné qui se portera tout à l’heure à sa défense et qui aussitôt après le reniera, il y a Jean le bien-aimé qui va s’endormir comme tous les autres dans le Jardin de l’agonie, il y a tous ces hommes rudes et passionnés, tous ces hommes qui L’ont suivi, qui ne doutent pas de Lui mais qui ne Le connaissent pas, qui n’ont rien compris !
Et c’est devant eux qu’il s’agenouille et, à travers eux, devant toute l’humanité parce que, justement, c’est cela le centre et la fin de la Création : la Création n’a de sens que de communiquer la Présence divine, que de communiquer l’intimité divine. Cela aboutira à cet échange : « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu » et, tant que l’homme ne se sera pas ouvert, tant qu’il n’aura pas consenti, tant que le Ciel ne sera pas en l’homme, Dieu demeurera inconnu, Sa Présence restera insaisissable car elle ne peut se manifester que dans la transformation de l’homme en Lui. » (…)
Homélie du père Jacques Fournier
La deuxième lecture nous invite à méditer la place de Jérusalem dans la symbolique juive et chrétienne. Nous n’avons pas à transformer ce que nous en disons en un commentaire indirect de l’actualité qui place Jérusalem au cœur d’un conflit qui concerne les trois religions monothéistes.
Elle nous invite à en transposer la signification dans notre propre vie ecclésiale et personnelle.
LA CAPITALE DE DAVID
Jérusalem, campée sur la colline de Sion, est située aux confins du désert de Juda qui descend jusqu’à la Mer Morte et de la bande côtière bénéficiant de pluies abondantes. La ville est antérieure à l’entrée dans la Terre Promise et elle n’a été conquise par les Israélites que deux siècles après leur installation.
L’auteur de l’exploit en est le tout jeune roi David, à l’heure où celui-ci recueille l’unanimité des suffrages de la part des tribus, tant du Nord que du Sud. Pour n’en favoriser aucune et montrer qu’après Dieu, il ne doit son pouvoir qu’à lui-même, David établit sa capitale dans la ville qui devient la sienne en même temps qu’elle est signe de l’unité du Peuple, d’autant que peu après sa conquête l’Arche d’Alliance y résidera. (2ème livre de Samuel 5. 6)
Dès lors Jérusalem s’identifie au destin du Peuple d’Israël. Un personnage permettra même de remonter jusqu’aux premières origines du peuple, en Abraham. C’est Melchisédech, prêtre du Très-Haut et roi de Salem, identifié par la Tradition avec Jérusalem. Abraham reçoit de lui la bénédiction et lui donne la dîme de tous ses biens. (Genèse 15. 17)
LA RESIDENCE DE DIEU
Quoi qu’il en soit de la manière dont Jérusalem est entrée dans l’histoire du salut, elle devient la Ville Sainte, par le fait même que David y transporte l’Arche d’Alliance (2ème livre de Samuel 6) contenant les Tables de la Loi donnée par Dieu au mont Sinaï. L’Arche est le “quasi sacrement” de la présence de Dieu à son Peuple.
A l’étonnement, mais pour la joie de ses fidèles, Dieu a choisi de résider en Sion, “l’humble montagne” (Psaume 42. 7), plutôt que sur les sommets enneigés de l’Hermon. Tel est le libre choix de Dieu qui ne se démentira pas quand viendra dans sa ville celui qui est la véritable Arche de l’Alliance, le Messie Jésus “doux et humble de coeur”.
VILLE SAINTE
Jérusalem est la ville où Dieu fait résider son Nom (1er Livre des Rois 11. 36). Là il peut être invoqué et plusieurs psaumes nous transmettent la prière et la joie des pèlerins qui montent à Jérusalem pour les grandes fêtes, comme la famille de Jésus, et Jésus lui-même, n’y manqueront pas. (Psaumes 24, 84, 132, etc …)
C’est dans le Temple que réside la présence divine au milieu de son Peuple, mais le Trône de Dieu demeure dans les cieux. Le prophète Isaïe a la révélation de ce qu’il est hors du Temple, même si sa “traîne emplit le sanctuaire.” (Isaïe 6)
Sainte est l’alliance, sainte est la Loi. Si le Peuple – et le roi le premier – méprise l’Alliance, la sainteté de Dieu se retire et la ville revient au sort commun des citées humaines, convoitée, assiégée, ruinée, reconstruite pour un temps.
C’est notre propre risque, à nous aussi, lorsque nous sommes infidèles à la grâce que Dieu nous donne sans jamais se lasser et qui est toujours en attente lorsque nous nous en séparons. Le don de Dieu est irréversible. « Rien ne nous séparera de l’amour que Dieu nous porte. » (Romains 8. 39)
Les promesses demeurent par delà les ruines : “Le reste de Sion, les survivants de Jérusalem seront appelés saints et tous seront inscrits à Jérusalem afin de vivre.” (Isaïe 4. 3)
Même si par manque de foi, Jérusalem a failli, Dieu ne renonce pas, car “voici que je pose dans Sion une pierre à toute épreuve, une pierre angulaire précieuse, établie pour servir de fondation.” (Isaïe 28. 16) Cette pierre angulaire, c’est le Christ (Ephésiens 2. 20) et les disciples du Christ qui sont l’Eglise (Matthieu 16.18)
Saint Paul en tire les conclusions : l’Eglise est désormais le Temple de Dieu et nous aussi qui sommes membres de l’Eglise. (1 Corinthiens 3. 10 à 17 et 1 Corinthiens 6. 19) Selon une parole de saint Augustin, nous sommes inclus dans l’édifice divin : « Il fait de nous un seul homme avec Lui, tête et corps. » (Commentaire du psaume 97)
L’ESPERANCE, UNE VISION DE FOI
Quand Dieu aura ainsi rebâtie Jérusalem dans la sainteté, le signe de l’Arche de l’Alliance ne sera même plus nécessaire. La ville elle-même, en son entier, pourra être appelée “le trône du Seigneur” (Jérémie 3. 16 à 18) Ce sera un temps de convergence et de rassemblement pour les deux royaumes, celui du sud et celui du nord, Israël et Juda. Ce sera aussi un temps de rassemblement pour toutes les nations :”Des nations nombreuses s’attacheront au Seigneur, elles seront pour lui un peuple.” -Zacharie 2. 14 à 16)
Jérusalem devient ainsi la mère universelle de tous les croyants. L’auteur du psaume 87 sait que les hommes appartiennent à des nations différentes, éventuellement hostiles : ils viennent de Philistie, de Tyr ou d’Ethiope. “Mais de Sion l’on dira, tout homme y est né.”
Pour que Jérusalem soit reconstruite comme Dieu la souhaite, il faut que lui-même la fasse descendre du ciel. L’auteur de l’Apocalypse est chrétien, il sait que Dieu siège sur son trône divin, il connaît la “pierre d’angle”, c’est le Christ. Il sait que “Dieu est parmi les hommes, l’Emmanuel”. Avec saint Paul, saint Jean, l’auteur de l’Apocalypse sait que l’Eglise, dans sa réalité fondamentale, est bien cela. Qu’il nous suffise de relire les lettres aux Eglises, au début de l’Apocalypse, pour nous en convaincre.
La Cité Sainte n’est plus seulement celle qui est bâtie sur le mont Sion, elle est celle qui est la demeure de Dieu, parée comme une fiancée pour son époux. Nous avons besoin de cette vision dans la foi quand nous regardons l’Eglise dans laquelle nous vivons et quand nous en parlons. Elle est faible par les hommes qui la composent, elle est sainte dans le Christ dont elle est le Corps Mystique.