26ème Dimanche du Temps Ordinaire – Année B
Marc 9,38-48
(Mc 9, 38-43. 45. 47-48)

Lectures bibliques :
Nombres 11, 25 – 29 ; Psaume 18 (19) ; Jacques 5, 1 – 6 ; Marc 9, 38 … 48
En ce temps-là, Jean, l’un des Douze, disait à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent. » Jésus répondit : « Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ; celui qui n’est pas contre nous est pour nous. Et celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense. Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer. Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la. Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains, là où le feu ne s’éteint pas. Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le. Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds. Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux, là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas.
Ceux du dehors
Marcel Domergue
L’Esprit est répandu sur toute chair. C’est dire que nous n’en avons pas le monopole. Dans la première lecture, les deux hommes qui ne s’étaient pas rendus à la Tente de la Rencontre avaient été néanmoins visités par « l’esprit de Moïse ». Dans notre évangile, Jésus ne condamne pas ceux qui « chassent les esprits mauvais », alors qu’ils ne font pas partie du groupe des disciples. Il est vrai qu’ils font cela au nom de Jésus. Osons aller plus loin : on peut agir par et dans l’Esprit du Christ sans le savoir, et même sans vouloir se référer à lui. Il y a autour de nous des gens qui se portent au secours des autres, seuls ou au sein d’organismes créés pour cela. Un jour ils entendront le Christ leur dire : « C’est à moi que vous l’avez fait » et même : « C’est par moi que vous l’avez fait. » En effet, il n’y a pas de bien, de comportement vraiment humain, qui ne prenne son origine en Dieu, l’unique source de notre être, et « Dieu tout entier » est dans le Christ. Déchiffrons la présence et l’action du Christ en tous ceux qui s’occupent des mal logés, des exclus, des affamés, des victimes de toutes les formes de totalitarisme. Mais alors, à quoi sert-il d’adhérer au Christ ? Il faut qu’il y ait au monde un peuple qui annonce et proclame que dans l’amour, et dans l’amour seul, qui va jusqu’au don de la vie, se trouve la vérité de l’homme. Il s’agit d’infiniment plus que de générosités individuelles, de traits de caractère, mais de l’invasion du monde par le Royaume de Dieu.
« Coupe ta main »
Le meilleur peut devenir le pire. Avoir ses deux mains est un bien, être manchot est un mal. Oui, mais la main peut s’ouvrir pour donner ou se fermer pour frapper, les pieds peuvent nous conduire vers un lieu où donner la mort ou vers des personnes à aider. « Qu’ils sont beaux les pieds de ceux qui vont annoncer de bonnes nouvelles », écrit Paul en Romains 10,15, citant Isaïe. Ni la main, ni le pied, ni l’œil ne sont responsables de la manière dont nous nous en servons, et cela vaut pour tout ce dont nous disposons, en notre corps, en notre esprit, en nos biens accumulés. Que veut donc nous dire Jésus en nous invitant à couper la main qui serait pour nous « occasion de chute » ? Sans doute qu’il vaut mieux tout perdre que de mettre ce que Dieu nous donne au service de l’écrasement du prochain, car le mal, la « chute », c’est cela. La seconde lecture peut nous éclairer. Elle nous aide à comprendre qu’ignorer et gommer de notre vie le malheur des autres équivaut au meurtre. Mieux vaut perdre cet œil que de le fermer pour ne pas voir ce qui pourrait troubler notre confort. Bien sûr, notre évangile est écrit dans le langage des paraboles. Jésus veut nous dire que rien de ce que nous avons ne vaut, et de loin, ce que Dieu nous donnera. Mieux vaut tout perdre que de risquer de perdre cela. Jésus lui-même aura les mains et les pieds cloués, désormais inutilisables. Ses yeux se fermeront. Tout cela parce que son cœur nous est ouvert.
Le Royaume pour tous ?
Jésus a tout perdu, et pourtant rien en lui n’était « occasion de chute ». Il a donc tout perdu « gratuitement », et c’est bien là que nous pouvons découvrir l’amour sans raison dont nous sommes aimés. « Il est descendu aux enfers », dit le Credo. Voilà qui nous amène à nous poser la question de la « géhenne » dont il est question dans notre évangile. Nos textes sont en effet parcourus par deux thèmes, deux lignes qui les traversent : d’une part, on nous annonce un salut universel, qui ne laisse aucun homme de côté ; d’autre part, on nous parle, comme ici, d’un jugement, d’un tri qui séparera les justes et les pécheurs. Comment concilier ces deux perspectives ? Pour ma part, je relis ces textes à la lumière de Matthieu 19,23-26 : il est aussi impossible à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu qu’à un chameau de passer par un trou d’aiguille (pensons aux « riches » de notre seconde lecture). « Qui donc peut être sauvé ? », demandent les disciples. La réponse de Jésus signifie que si nous regardons du côté de l’homme, de la trajectoire de sa vie, de la conséquence de ses choix, il lui est impossible de participer à la vie de Dieu. Le Royaume lui est fermé. Mais Dieu ne le laisse pas au destin qu’il s’est forgé. Ce qui est impossible, si l’on considère nos conduites humaines, devient possible par l’action de Dieu. La croix du Christ signifie que Dieu vient nous rejoindre là où nous nous sommes mis pour nous arracher à notre Géhenne. Alors, rassurés, allons-nous faire n’importe quoi ? Certainement pas, mais choisir le Christ dépend de notre liberté, et il faut qu’il en soit ainsi pour que nous soyons « images de Dieu ».
Évangéliser sans revendiquer le monopole de Dieu
Romeo Ballan, mccj
Fanatisme, fondamentalisme, intolérance, sectarisme, intégrisme, intransigeance, prosélytisme, relativisme, syncrétisme, dialogue, ouverture, mission… La parole de Jésus dans l’Évangile d’aujourd’hui vient mettre un peu d’ordre et de clarté dans une accumulation de mots qui de nos jours abondent dans le langage de nombreuses personnes et dans les médias. En effet tout le monde, de différentes manières, veut débattre sur ces thèmes d’actualité religieuse et politique. Jésus profite de l’occasion du zèle excessif de l’apôtre Jean et d’autres disciples, qui se faisaient un devoir d’empêcher un tel de chasser les démons au nom de Jésus. “car il n’est pas de ceux qui nous suivent” (v. 38). Jésus intervient en disant: “Ne l’empêchez pas” (v. 39). Dans une situation analogue, Moïse (I lecture) était également intervenu contre la demande jalouse de son collaborateur, et plus tard son successeur, Josué, en souhaitant non pas une restriction mais plutôt une effusion plus vaste de l’Esprit du Seigneur sur son peuple: “Si seulement tout le peuple du Seigneur devenait un peuple de prophètes!“(v. 29).
A la fois Josué et Jean, le jeune apôtre qui mérite bien le titre de ‘fils du tonnerre’ que lui réserve Jésus (Mc 3,17), peuvent revendiquer de nombreux disciples. Hélas! dans toute culture et religion, empêcher, défendre sont des verbes qui leurs sont chers. Pas à Jésus, qui n’interdit à personne de faire le bien ou de prononcer des paroles de vérité (v. 39). Celles de Josué et de Jean sont les tentations classiques de tout mouvement intégriste et de toute personne qui préfère s’enfermer dans son ghetto. C’est la crainte de tout ce qui est différent: par son origine propre, ou du point de vue culturel ou religieux… Tout cela provoque des sentiments et des attitudes concrètes de fermeture et d’exclusion. Il nous arrive même de voir dans des milieux ou des partis politiques, que la tendance xénophobe atteint le comble de considérer les autres comme des criminels par le seul fait d’être immigré, réfugié ou clandestin.
Il est bien de remarquer la raison qu’adopte Jean: “Nous avons voulu l’en empêcher,car il n’est pas de ceux qui nous suivent” (v. 38). “Il ne dit pas qu’il ne suit pas Jésus, mais qu’il ne les suit pas, eux, les disciples. C’est un aveu implicite de leur conviction tenace et enracinée: ils se croyaient les seuls dépositaires du bien, sans contestation possible. Jésus n’était qu’à eux, seule référence obligée pour tout homme qui voudrait invoquer son nom. Quelqu’un qui aurait accompli des prodiges sans se déclarer de leur groupe, les aurait contrariés. L’orgueil de groupe est bien dangereux, parce qu’il est surtout sournois. L’égoïsme et le fanatisme en sortent camouflés en zèle et sainteté, et il devient impossible d’admettre que le bien peut exister aussi en dehors de notre structure religieuse d’appartenance” (Fernando Armellini).
Des valeurs missionnaires de première importance sont en jeu ici: le salut est pur don de Dieu, ainsi que le pouvoir de faire le bien en son nom. Personne ne pourra donc en revendiquer le monopole, comme une classe de spécialistes élus, mais ce don de Dieu est offert en abondance à tout homme qui est ouvert au Bien, disponible à véhiculer amour et vérité. L’Esprit du Seigneur nous est accordé comme don gratuit, et surtout pas exclusif. Aucun homme, aucune religion n’exigera d’avoir le monopole de Dieu, ou de son Esprit, de sa vérité, de son amour. La réponse de Jésus ne change pas (v. 39): celui qui fait œuvre de bien pourrait être un clandestin, un musulman, un bouddhiste, un rom, un prisonnier ou un drogué… la réponse serait pour lui comme déjà pour Jean, sans aucune différence. Naturellement tout cela ne va pas à l’encontre de la vérité proclamée: Le Christ est le seul et unique Sauveur, fondateur de l’Église et cela souligne plutôt tout son rayonnement missionnaire et universel.
Pour bien comprendre cette doctrine, deux positions extrêmes sont à éviter: le fanatisme intolérant d’une part, comme ceux qui n’admettent d’autre vérité que la leur. Et d’autre part le relativisme, incapable de reconnaître une vérité comme sûre, laissant tout dans l’incertitude indéterminée. “Il n’y a qu’une vérité, mais ses facettes sont multiples, comme un diamant”, disait Gandhi. Dans la foi chrétienne, Jésus, Parole du Père, est la vérité personnifiée et incarnée: de lui vient toute semence de vérité, de lui jaillit l’amour qui se répand dans le monde. Mais en même temps c’est toujours à lui que nous ramènent ces vérités et cet amour. C’est toujours ce double mouvement – le Christ, qui rayonne dans le monde – qui nous permet de ne pas nous enfermer dans l’intégrisme ou dans le relativisme. L’évangélisation part du principe d’un dialogue qui est censé être possible. Le zèle missionnaire bien compris n’est jamais fanatique ni imposant, mais une proposition respectueuse et joyeuse: celle qui part d’un vécu qui est expérience de vie. Si on respecte réellement la liberté de la personne humaine, l’Évangile ne connaîtra d’autre chemin d’annonce que le témoignage joyeux rendu à la foi et à l’amour pour Jésus, le Christ.
Dieu seul est véritablement « catholique »
Agnes von Kirchbach
Qu’il s’agisse de sport, de politique, d’écologie ou de tout autre domaine d’engagement, souvent nous sommes passionnés et défendons vigoureusement telle ou telle cause. Le domaine religieux n’en est pas exclu. Les affrontements belliqueux entre tenants de différentes compréhensions de ce qui est nécessaire pour être du bon côté de la Vérité sont sous les yeux de tous et indiquent bien la problématique.
Le passage de l’Évangile nous confronte à la situation d’un parti pris. Les disciples sont scandalisés : un homme utilise le nom du Christ pour guérir, mais sans faire partie de leur groupe. À leurs yeux, c’est inacceptable. Quand ils en informent Jésus, ils s’attendent probablement à un acquiescement, peut-être même à une félicitation de sa part. C’est le contraire qui se produit.
Jésus s’oppose à la logique de Jean. Il oblige le disciple à regarder plus loin que son intérêt partisan. N’a-t-il pas vu que l’homme incriminé guérit réellement ? N’a-t-il pas vu que, grâce à cet exorciste, des personnes retrouvent leur dignité humaine et leur liberté spirituelle ? Pourquoi s’en prend-il à cet inconnu avec tant de violence ?
Pour mieux comprendre, il faut se rappeler un autre épisode rapporté par l’évangéliste. Un jour, les disciples ont essayé de chasser des démons. Ce fut l’échec. Il y a de quoi être vexé que cet inconnu réussisse là où ils ont échoué.
Ils se sont enfermés dans une pensée concurrentielle. Ils se comparent à cet étranger. Ils le jugent, le méprisent et le rejettent. Une jalousie ? Pas du tout. N’y a-t-il pas des règles pour être un vrai disciple ? Et pourtant… Le lecteur de l’Évangile ne peut pas oublier la jalousie et la violence exprimées par certains pharisiens, dont il est dit qu’ils cherchent à « perdre » Jésus.
« Il ne te suit pas avec nous », tel est l’argument des disciples. Mais cet argument les trahit. Ce qui leur importe, ce n’est pas ce qui est réellement accompli, mais le lien que cet homme entretient avec eux, les disciples. Ils perdent de vue que personne ne peut accomplir une œuvre de libération de cet ordre-là sans que cela ne lui soit donné d’en -haut. Si donc un homme chasse les forces maléfiques au nom de Jésus, c’est qu’il a compris qu’en lui, Dieu se révèle Sauveur au milieu de son peuple. Chasser au nom du Christ les forces aliénantes, ce n’est pas un « truc » magique pour se faire des adeptes personnels et les dominer ou les exploiter ensuite. C’est manifester qu’en Jésus, le Royaume de Dieu est arrivé jusqu’à nous.
Les disciples de Jésus, dans notre passage, sont présentés aux prises avec les mêmes tentations que les adversaires du Christ : vouloir marcher guidé par des connaissances et non par la foi, cette attitude humble qui ne condamne pas les chemins que d’autres empruntent. Pour les pharisiens, la jalousie et le désir de domination se dissimulent dans une compréhension rigide de la Loi ; pour les disciples, ils se manifestent par le rattachement à leur groupe.
Mais Jésus ne peut dire oui à cette raideur, à cette exclusion pratiquée par les siens. L’avertissement vaut aussi pour nous. Le Christ interpelle l’Église : ne voyez-vous pas qu’il est possible d’être fils ou fille de l’Alliance sans faire en tout comme vous ? La force recréatrice du Père est annoncée par celles et ceux qui, en mon nom, rendent aux humains leur liberté pour servir le Dieu qui les appelle eux aussi.
Des attitudes partisanes qui perdent de vue la distance entre l’aujourd’hui de l’Église et l’achèvement du Royaume de Dieu ramènent l’œuvre de l’Esprit à un management mimétique.
Aujourd’hui, Dieu seul est véritablement « catholique ». Heureusement son Esprit nous travaille. En Christ.
Agnes von Kirchbach, théologienne protestante.
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Sachons nous émerveiller
A force de sciences et de machines, notre monde finirait par tomber dans l’illusion de presque tout maitriser. Mais en réalité, la vie est le plus souvent imprévisible. C’est encore plus vrai pour la vie spirituelle. « L’Esprit souffle où il veut, tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va » disait Jésus à Nicodème.
Lorsque Joseph, inquiet de ce qui se passe pour sa fiancée, envisage de la renvoyer, un ange lui apparaît en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit Saint » (Matthieu 1,15). Jésus ne faisait pas partie des notables. Il, n’était ni prêtre, ni docteur de la Loi, ni membre du Sanhédrin. Ressuscité, il ne se manifestera pas à Pierre en premier, mais à Marie Madeleine et aux autres femmes dont le témoignage n’avait aucune valeur dans la société juive du 1er siècle.
Pierre appelé chez un païen, le centurion romain Corneille, constate que ce non-juif a déjà reçu l’Esprit Saint avant même de recevoir le baptême. (Actes 10, 45-46). Plus étonnant : Paul, le juif intégriste et persécuteur. Sa conversion soudaine sur le chemin de Damas, suscité par l’Esprit Saint, fera de lui, qui n’est pas du groupe des apôtres, celui qui accomplira l’essentiel du travail d’ouverture aux païens.
C’est certes un peu déroutant pour les responsables. Mais leur tâche n’est pas de diriger l’Esprit Saint, mais de le reconnaître, de le discerner et de l’authentifier. C’est ainsi qu’agit Moïse dans la première lecture : « Serais-tu jaloux pour moi ? Ah ! Si le Seigneur pouvait mettre son esprit sur eux, pour faire de tout son peuple un peuple de prophètes ! ». Jésus répond de même à l’apôtre Jean : « Ne l’empêchez pas : celui qui n’est pas contre nous est pour nous. »
Sachons donc nous émerveiller de découvrir l’Esprit agir chez les autres, hors de nos frontières. Le vieux pape Jean XXIII écrivait : « L’Église a de nombreux ennemis, mais elle ne doit être l’ennemie de personne. » Le cardinal Martini, décédé récemment, a vécu cette ouverture à tous..
Mais pour arriver à cette bienveillance, il faut rester exigeant vis-à-vis de soi-même. Il y a des choix à oser faire, comme nous y invite les images surprenantes de Jésus. « Si ta main, ton pied, ton œil t’entraîne au péché, coupe le …» Bien sûr, il ne s’agit pas de nous mutiler. Le Christ ne vient rien massacrer en nous, mais au contraire tout consacrer. Si Jésus nous demande parfois des ruptures, des détachements, ce n’est jamais pour rétrécir notre vie, mais pour la déployer.
À quoi servent nos mains, nos yeux, notre cœur ? Servent-ils à prendre à s’approprier, à dominer, à exploiter ? « Vous avez recherché sur terre le plaisir et le luxe, et vous avez fait bombance pendant qu’on massacrait des gens », dénonce durement saint Jacques.
Ou bien nos mains, pieds et yeux sont-ils au service des pauvres, de la confiance, du respect, de l’admiration, de la prière ? Sommes-nous assez libres pour aimer et rendre libres ?
La Concile Vatican II disait magnifiquement : « Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur » (Gaudium et Spes).
Miséricorde et exigence : apprenons à partager les joies et les souffrances celles et de ceux que Dieu met sur notre route. Sachons aussi nous émerveiller de tout ce que son Esprit fait de grand, hors de nous et sans nous.