Fête de la Trinité – Année B
Mt 28,16-20

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En ce temps-là, les onze disciples s’en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes. Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » 

L’Écriture ne fait pas de comptes
Marcel Domergue sj

Les premiers chrétiens ont fait preuve de beaucoup d’audace en mettant en route la foi en la Trinité. Je dis « mettant en route », car il a fallu longtemps pour que cette foi trouve ses formules définitives. C’était aller à l’encontre du sens commun et cela semblait réinventer le polythéisme. Beaucoup de chrétiens ne pensent pas souvent à la Trinité, c’est-à-dire à Dieu lui-même. Quand nous imaginons Dieu comme une sorte de surhomme infiniment puissant, ou comme une force à laquelle rien ne peut résister, nous sommes en pleine régression vers les images spontanées et primitives du divin. Il a fallu toutes les Écritures bibliques pour nous faire passer du Dieu solitaire et monolithique au Dieu « société », communion, c’est-à-dire amour en lui-même. C’est cette générosité interne qui rend possible la création, à moins qu’on ne considère celle-ci sur le modèle artisanal du potier façonnant l’argile, image que la Bible utilise, explore et dépasse : c’est le Nouveau Testament qui nous donnera l’ultime révélation. Cependant, l’Écriture ne compte pas : jamais nous ne lisons « Dieu est trois ». La Trinité nous vient d’une réflexion des premiers siècles du christianisme.

Dieu Père, Fils, Esprit

Si nous ne trouvons pas dans nos textes « Dieu en trois personnes », par contre le Père, le Fils, l’Esprit sont souvent nommés. Citons, parmi tant d’autres textes, 1 Corinthiens 13,13, qui rassemble les trois en une seule formule : « La grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu et la communion de l’Esprit soient avec vous tous ! » Ces trois « personnes » ne font qu’un. En saint Jean, nous entendons Jésus dire et nous redire : « Le Père et moi nous sommes Un. » Jean 14,9-10 récapitule bien tous ces textes. À Philippe qui demande à Jésus de leur montrer le Père, il répond : « Tu ne me connais pas, Philippe ? Qui m’a vu a vu le Père… Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ?… » Quant à l’Esprit, il est le souffle même de Dieu, la réalité par laquelle il se communique. Ce qu’il soufflera aux disciples ne sera pas sa propre parole. Envoyé par le Père au nom du Christ, « il vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que je vous ai dit ». Le Souffle porte la Parole et ne fait qu’un avec elle. Un peu comme pour nous quand nous parlons. L’envoi aux hommes du Fils et de l’Esprit de filiation est donc à la base de la réflexion ecclésiale sur la Trinité. Le « dogme » est d’abord expérience des premiers chrétiens, des premiers croyants. Disons tout de suite que le fait de compter et de dire « Il est Trois » n’est pas sans signification. L’idée que nous nous faisons de Dieu en est transformée.

Tout est relations

La source de tout ce qui existe et que nous appelons Dieu est relations. Non pas des êtres déjà existants et établissant entre eux des ponts en un deuxième temps. Non ! La « substance » de Dieu, si l’on peut dire, est relation, échange. Il en résulte que l’univers entier est, à son image, relations. Je ne pourrais jamais dire « je » s’il n’y avait en face de moi un « tu » dont je me distingue. Voilà donc la différence entre les personnes. Mais qu’en est-il de l’unité, nécessaire à notre ressemblance divine ? Eh bien, quand l’Esprit est là, tous les « Je » deviennent un « Nous » et nous ne formons qu’un seul corps construit dans nos différences. Nous-mêmes sommes relations. Ce qu’il y a dans nos muscles nous vient du soleil, des sels minéraux, de l’eau et du feu. Et tout cela nous est donné dans la relation de notre père et de notre mère. Ce qu’il y a dans notre intelligence nous vient d’abord du contact avec nos parents, puis du langage, puis de nos lectures, de l’enseignement reçu, de la culture dans laquelle nous baignons. Nous n’existons que par ces liens noués avec les autres. Pour Dieu, nous disons Père, Fils, Esprit. Répétons que ces mots ne doivent pas être pris dans leur sens habituel : ils dépassent infiniment tout ce dont nous avons l’expérience.

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On peut fêter la mémoire d’un saint au jour où il est définitivement né à la vie trinitaire dans l’éternité de Dieu, après les cheminements chaotiques de toute vie humaine. On peut fêter l’annonce faite à Marie, la naissance de l’enfant de Bethléem et tous les mystères de l’Incarnation et de la vie du Fils de Dieu fait homme. Par ses actes et ses paroles, par cette totale participation divine à la vie humaine, il nous entraîne jusqu’à la divinisation, participation plénière à l’héritage de Dieu « avec le Christ… pour être avec Lui dans la gloire. » (Romains 8. 17)

AU CŒUR DU MYSTÈRE DE DIEU.

Mais la Trinité ne se fête pas comme un mystère de cette alliance humano-divine. Le mystère trinitaire est le mystère même de Dieu dans l’infini de tout son être, le tout de toute vie, de toute la vie. C’est pourquoi la liturgie, et surtout orientale, n’est qu’un hymne ininterrompu à la louange de la Sainte Trinité, tous les jours et à toute heure de la liturgie du « temps présent ».

Par le baptême « au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit », nous sommes associés aux Trois Personnes Divines, et chaque Eucharistie exprime notre relation avec chacune d’elles. Nous prions le Père par le Fils à qui nous sommes unis dans l’Esprit-Saint qui nous fait s’écrier : « Abba ! Père ! » (Romains 8. 15) « Par Lui, avec Lui et en Lui, à Toi Dieu le Père Tout-Puissant, dans l’Unité du Saint-Esprit, tout honneur et toute gloire. »

L’ÉVOLUTION LITURGIQUE

Les Divines Liturgies de saint Basile comme de saint Jean Chrysostome, dans les Églises orientales, catholiques et orthodoxes, ne connaissent pas cette « fête » particulière. Il en fut de même pendant des siècles en Occident. L’Église n’éprouvait pas le besoin de lui consacrer un dimanche, puisque chaque dimanche et chaque liturgie sont trinitaires. Bien plus, dans l’antique rite romain, le dimanche qui suivait la grande nuit baptismale de la Pentecôte ne connaissait aucune liturgie particulière . L’on disait « Dominica vacat » Un dimanche vacant …

Il fallut 8 siècles pour que l’on commence à voir apparaître, à Rome seulement et dans les calendriers romains, un octave de la Pentecôte, à l’instar du dimanche « in albis » de l’octave pascal. D’ailleurs, aux origines de cette liturgie propre au diocèse de Rome, l’évangile était celui du colloque du Seigneur avec Nicodème en Jean 3. 1 à 16, où il est question de l’efficacité de l’action de l’Esprit-Saint dans la régénération baptismale.

Au 9ème siècle, nous voyons se créer une messe « votive » axée sur les conséquences de notre participation au mystère trinitaire, dans notre vie quotidienne,

La lecture de l’évangile, qui était alors tirée de saint Luc, chapitre 6, de 36 à 42, voulait nous mettre à la suite du Père et du Fils « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux … Le disciple n’est pas au-dessus du maître. »

UNE CONFESSION, NON PAS UNE DÉVOTION

Pour des raisons qui lui sont propres, et par son insistance sur le mystère de l’Incarnation, l’Occident n’était pas porté « naturellement » à la louange trinitaire en tant que telle. Au 10ème siècle, on sentit le besoin de promouvoir une solennité spéciale en l’honneur de ce mystère. L’on vit alors certains diocèses introduire une fête de la Sainte Trinité comme pour marquer le début du cycle des dimanches de l’année « après la Pentecôte » au moment où se clôt le temps pascal. Les passages tirés de l’évangile de saint Jean et de saint Luc ne s’imposèrent plus et, trois siècles plus tard, devant l’extension de cette liturgie, le pape Jean XXII instaura, en 1334, une fête nouvelle en l’étendant seulement à tout le rite romain latin.

Cette fête ne s’est pas établie par simple dévotion. Elle a voulu la confession annuelle et solennelle, humble et reconnaissante, du plus grand de tous les dogmes, du mystère central de la foi chrétienne.

Elle voulait nous rappeler cette dignité, cette perfection possible qui est la nôtre. Même vécue imparfaitement dans le quotidien de nos doutes, de nos faiblesses, de notre offrande, de notre foi, chacune de nos vies est habitée par la Vérité divine. Nous en avons déjà la possession intégrale. Cela, nous l’oublions trop souvent. Ou bien, nous n’en tenons pas toujours compte.

Aujourd’hui cette liturgie est loin d’être inutile. Au nom d’un dialogue inter-religieux, nous risquons de ne plus affirmer aussi clairement le dialogue de Dieu en sa Trinité. « Le Seigneur est Dieu là-haut dans le ciel, comme ici-bas sur la terre, et il n’y en a pas d’autre. » (Deutéronome 4. 35) Il n’y en a pas d’autre que Dieu en sa Trinité. « De toutes les nations, faîtes des disciples, baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés. » (Mat. 28. 19)

En affirmant cela, le chrétien n’est pas moins monothéiste qu’un autre croyant en Dieu Unique. Le mystère trinitaire n’est pas une forme déguisée d’un polythéisme de fait. Trois Dieux ? Non ! Le Père ne disparaît pas de notre horizon. L’Esprit-Saint n’est pas le prête-nom d’une absence psychologique intérieure. Le Fils n’est pas le seul à garder le privilège divin, au point d’en oublier Dieu qui est Père et Esprit.

Le Christ nous a affirmé cette unité de Dieu par cette conjonction : « Le Père ET le Fils ET le Saint-Esprit. » Ce n’est pas une curiosité stylistique. Ce qui est désigné et nommé ainsi, c’est un rapport tout particulier entre les personnes divines.

PAR DELÀ NOS PAROLES HUMAINES.

Les mots humains ne pourront jamais dire et exprimer l’Être Unique en Trois Personnes. A travers tout l’Évangile et au travers la prédication des apôtres, nous en découvrons l’unique réalité qui peut s’énoncer en trois propositions :

L’Esprit-Saint ne parle pas de Lui. Il est écoute et perception du Fils. Il est celui qui dit Dieu comme le Christ nous l’a dit. Quant au Fils, il ne parle pas de lui-même. Il parle de son Père et de l’amour qui les unit. Il est l’envoyé du Père pour qu’à notre tour, sauvés par Lui, nous puissions dire avec confiance : « Notre Père qui es aux cieux. » Et c’est ainsi qu’il est accueil et médiateur du Père. Enfin le Père se livre au Fils de telle sorte que tout ce que possède le Père, il le remet au Fils pour le constituer en son être de Fils. Il est don.

« La vie éternelle, c’est qu’ils Te connaissent, Toi le seul véritable Dieu et ton envoyé Jésus-Christ. » (Jean 17. 3) « L’Esprit de vérité ne parlera pas de lui-même, mais tout ce qu’il entendra, il le dira. Il me glorifiera, car c’est de mon bien qu’il prendra pour vous en faire part. Tout ce qu’a le Père est à moi. Voilà pourquoi je vous dis : C’est de mon bien qu’il prendra. » (Jean 16. 13 à 15)

Chacune des Trois Personnes se réfère ainsi à l’autre. Elle n’est « existant » que dans les deux autres. C’est dans ce mystère de communion, ce « va-et-vient » d’un amour qui s’épanche et partage, que réside la vie de la plus haute unité qui soit, celle de Dieu.

QUE TRANSCRIRE DANS NOS VIES ?

Quelles qu’elles soient, à quel que moment qu’elles aient été prononcées durant sa vie, les paroles du Christ ne nous éloignent jamais de cette vie trinitaire. Elles nous donnent de la rejoindre et même la rejoignent.

La réalité fondamentale de notre vie comme de toute vie, ce n’est pas la fixité, la rigidité d’une chose, d’une habitude, d’une attitude. Elle est mouvement vital de notre cœur et de notre esprit qui se met en route vers nos frères tout autant que vers Dieu. La parole de saint Thomas d’Aquin est d’une portée incommensurable quand il dit : « Vita in motu. La vie est dans le mouvement. »

Quand on cherche ainsi à rapprocher le mystère trinitaire de Dieu des réalités humaines qui sont les nôtres, quand on cherche à fonder l’unité de notre personne humaine sur les relations à autrui, ce n’est pas du sentimentalisme ou de l’affectivité. Le mouvement, l’échange, sont un besoin inné, fondamental de tout notre être.

C’est rejoindre la nature divine dont nous sommes à l’image et à la ressemblance. Lorsque nous nous tournons vers nos frères, ce n’est donc pas un simple instinct d’humanité, c’est l’expression de notre être profond créé par Dieu, en fonction de ce mystère qui constitue l’unité de Dieu. Et nous ne pouvons jamais être en dehors de cette réalité. « C’est l’Esprit-Saint lui-même qui affirme à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. » (Romains 8. 16)

Même si nous percevons la démesure de notre prière et de notre foi, nous osons la dire et lui répéter inlassablement : « Notre Père ! » – « Dieu notre Père, nous fait dire l’oraison de ce jour, tu as envoyé dans le monde ta Parole de Vérité et ton Esprit de Sainteté pour révéler aux hommes ton admirable mystère. Donne-nous de professer la vraie foi en reconnaissant la gloire de l’éternelle Trinité, en adorant son Unité toute-puissante. »

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« Allez! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. » C’est là tout un programme!

B – sur chaque être humain déjà créé à l’image de Dieu. Ce projet, les onze ne l’ont pas inventé, ils ne sont pas seuls pour le porter. Le Ressuscité qui le leur propose, leur dit aussi qu’il est « avec eux tous les jours jusqu’à la fin du monde ».

Cette longue démarche amorcée par les envoyés de Jésus, assumée ensuite par les successeurs des apôtres à travers les siècles, elle est notre porte d’entrée dans le Mystère que nous célébrons aujourd’hui. C’est le Mystère d’un Dieu devenu proche, d’un Dieu immensément grand et qui quand même veut être avec nous jusqu’à la fin. Un Dieu qui s’offre à faire de chacun et chacune de nous un disciple en marche, en mission.

C’est vrai que Dieu s’enveloppe naturellement d’une aura de mystère. Comment pourrions-nous le connaître? Il est tellement grand! Et nous, toujours incapables de mesurer notre intelligence à la sienne! Mais c’est lui qui est venu. Il s’est fait proche. Il nous a adoptés comme siens et il se révèle à nous par le dedans de nous-mêmes. C’est ainsi qu’il nous rejoint sur le terrain, qu’il nous accompagne sur la route dans notre monde de tous les jours.

Le baptême nous met en contact réel avec Dieu; il nous donne de vibrer au même diapason que lui, en quelque sorte. Le Père, le Fils et l’Esprit nous ont alors adoptés et ils ont fait alliance avec nous. Ils font chez nous leur demeure. C’est dire que, dans la foi, nous sommes en mesure de vivre avec eux, tout proches d’eux. Eux en nous! Nous en eux!

Cet Esprit de famille, l’amour mutuel du Père et du Fils, nous entraîne dans un infini mouvement d’amitié et de communion. Nous ne sommes vraiment pas seuls. Le Seigneur s’offre à vivre en nous pourvu que nous lui fassions une place. N’avons-nous pas la responsabilité de l’accueillir, de le protéger en nous, comme l’écrivait Etty Hillesum?

La relation du Fils avec le Père, qui est l’Esprit Saint, nous est ouverte et offerte pour que nous en vivions. Cet Amour nous pouvons y entrer, comme il entre en nous, pour y trouver de quoi nourrir notre relation avec nos frères et sœurs. Dès lors, rien de ce que nous vivons n’est étranger à Dieu. Ou plutôt, en tout ce que nous vivons nous pouvons compter sur Dieu, sur l’attention de l’une ou l’autre des 3 personnes.

Au temps de nos euphories, de tous nos printemps, quand c’est la joie de vivre, la joie d’aimer et d’être aimé, la joie de grandir et d’apprendre, la joie du dépassement personnel, le Père est là et les deux autres. Ils demeurent en nous. Tous les trois, ils se réjouissent avec nous.

Au temps de la peine, du deuil, des blessures, de l’épreuve et de la mort, Dieu est là en son Fils, qui a souffert autant que nous; il nous garde dans la fidélité et la confiance. Avec lui nous sommes dans les bras du Père.

Au temps de nos relèvements, de nos guérisons, le Christ est là aussi avec la force de l’Esprit pour nous amener avec lui, ressuscités, vers le Père, dans l’élan même de sa prière, de sa grande passion pour le Père et pour nous.

Tout en marchant pour Dieu, suivant le mandat du Ressuscité, laissons-lui donc de la place en nous et nous le connaîtrons, et nous le dirons mieux! Voyons donc la Trinité Sainte à l’œuvre en nous et chez les autres! Mieux que de simples idées sur Dieu et de savantes réflexions sur ses dons son influence, nous ferons alors consciemment l’expérience trinitaire et nous marcherons fidèlement en sa présence dans la paix et la joie.

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Solennité de la sainte Trinité
Lectio divina

Au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit

Après le temps pascal, la liturgie nous ramène à une réflexion de fond sur la source et le but de toute notre vie : la très Sainte Trinité, mystère d’amour et de communion.

À l’écoute de la Parole

Le texte du Deutéronome nous présente l’image de Dieu telle qu’elle ressort de la première révélation à Israël : Dieu est Un. L’homme en perçoit les actions et la puissance, mais son être profond demeure mystérieux.

En appelant Dieu « Père », en disant partager son intimité et en invoquant l’Esprit sur les croyants, Jésus révèle le mystère intérieur de Dieu : Dieu est Un mais il est amour et communion de personnes. C’est ce que les chrétiens sont chargés d’annoncer au monde. L’évangile de Matthieu se clôt sur le grand envoi en mission de Jésus, selon une formule trinitaire : « Baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ! » (Mt 28) ; c’est la page d’évangile que nous proclamons aujourd’hui.

Saint Paul, dans la Lettre aux Romains, montre l’Esprit à l’œuvre dans le cœur de croyants, suscitant le cri filial : « Abba, Père ! » (Ro 8). Il explique en quoi le mystère de la Trinité nous concerne : l’homme est appelé à s’unir à Elle et à participer de sa vie divine.

Méditation : contempler le Christ dans la Trinité

Une fois Jésus monté au Ciel, où pouvons-nous le voir ? Quelle est cette Galilée intérieure où l’Esprit nous invite à découvrir la vie trinitaire ?

Pour aller plus loin

Notre méditation est cette semaine une invitation à l’aventure mystique.
Voici une belle explication du bienheureux sur la doctrine de saint Jean de la Croix :

« Dans le centre et le fond de l’âme, dans sa pure et intime substance, le Verbe Époux habite dans le secret et le silence; il y est comme en sa demeure et sur son lit de repos. Il y règne en maître et il tient l’âme étroitement embrassée et unie. Il fait sienne l’âme et l’âme peut dire sien son Époux. N’est-ce pas au Verbe Fils de Dieu que l’identifie directement l’amour qui lui est donné par l’opération unique de la Trinité ? Elle est fille par la grâce comme le Verbe est fils par nature. C’est par son union au Verbe qu’elle entre dans le cycle de la vie trinitaire et participe à ses opérations. Elle aspire l’Esprit Saint par la grâce comme le Verbe le fait par nature… »[1]


[1] Père Marie-Eugène de l’Enfant Jésus, ocd, Je veux voir Dieu, éditions du Carmel, p.986.

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