Fête de l’Ascension du Seigneur (B)
Marc 16,15-20
et
7ème dimanche de Pâques (B)
Jean 17, 11-19

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 16,15-20.
En ce temps-là, Jésus ressuscité se manifesta aux onze Apôtres et leur dit : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création.
Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné.
Voici les signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants : en mon nom, ils expulseront les démons ; ils parleront en langues nouvelles ;
ils prendront des serpents dans leurs mains et, s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades s’en trouveront bien. »
Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu.
Quant à eux, ils s’en allèrent proclamer partout l’Évangile. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient.
“Allez…!”- Les “pieds”de l’Eglise Missionnaire
Romeo Ballan mccj
L’Ascension de Jésus au Ciel se présente sous trois aspects complémentaires: 1° comme une glorieuse manifestation de Dieu (I lecture): par la nuée typique des apparitions divines, des hommes en vêtements blancs, le ciel nommé pas moins de quatre fois en deux versets, le retour du Seigneur annoncé pour l’avenir… (v. 9-11); 2° comme issue favorable d’une entreprise difficile et paradoxale, mais menée à bon terme (II lecture): Jésus va vers le Ciel, il distribue ses dons aux hommes et est la plénitude de toutes choses (v. 8.10); 3° comme envoi des Apôtres pour une mission qui est destinée au monde entier (Evangile).
Les événements définitifs de la vie de Jésus sur terre donnent un sens et portent une lumière sur tout le parcours antérieur, si douloureux. “C’est pour cela que Jean parle d’exaltation, donc d’ascension de Jésus le jour-même de sa mort sur la Croix: mort-résurrection-ascension constituent le seul mystère pascal chrétien, qui voit la récupération en Dieu de l’histoire des hommes et de l’être cosmique. Les quarante jours, dont on nous parle dans Actes 1,2-3, évoquent un temps parfait et définitif. A ne pas voir donc comme une référence chronologique” (G. Ravasi).
Le parfait accomplissement de l’événement pascal de Jésus est à la racine de la joyeuse espérance de l’Eglise, ainsi que de la “parfaite confiance” des fidèles: ils savent qu’ils partageront un jour ‘la même gloire du Christ’ (Préface). Là est donc la racine de l’élan apostolique, de l’optimisme qui pousse les missionnaires de l’Evangile, dans la certitude de porter un message et une espérance de vie accomplie, grâce à la résurrection du Christ. Vie pleinement réussie dans le Christ, d’abord. Mais réussie également dans les membres de la communauté chrétienne, bien qu’en forme encore partielle. Les fruits sont là, le tout est de savoir les reconnaître et apprécier.
Sous la motivation intérieure de cette expérience positive de nouvelle vie en Jésus Christ, les Apôtres -ainsi que les missionnaires de toujours- deviennent “témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, jusqu’aux extrémités de la terre” (Ac 1,8). Leur parcours s’ouvre progressivement de son centre premier (Jérusalem) vers tout un faubourg plus large, qui s’assimile au monde entier. La totalité du monde est en effet le champ où Jésus, avant de monter au Ciel, envoie ses disciples (Evangile): “Allez dans le monde entier et proclamez l’Evangile à toute la création” (v. 15). Certaines représentations liées à la fête d’aujourd’hui montrent deux pieds sortant d’une nuée, qui couvre le corps de Jésus. On veut représenter de la sorte les pieds de l’Eglise missionnaire, les pieds qui permettent à Jésus même de parcourir toujours les routes du monde. Il est donc évident que l’Ascension, loin de vouloir célébrer un départ ou des adieux, est plutôt la fête de l’envoi, fête de la mission. Cette mission se réalise dans la présence permanente du Seigneur: il accomplit son œuvre par l’œuvre des évangélisateurs, il donne des signes qui confirment la Parole (v. 20). Lui-même se chargeant de nous rassurer: “Voici que je suis avec vous tous les jours” (Mt 28,20).
Les verbes de l’envoi missionnaire demeurent dans leur actualité: ‘aller’ rappelle le dynamisme et le courage de l’immersion dans les situations du monde qui évoluent sans arrêt. ‘Proclamer l’Evangile’, pour que les peuples suivent non pas une doctrine, mais une Personne. ‘Croire’ dit toute l’obéissance de la foi. ‘Baptiser’ nous signale le sacrement qui transforme et greffe la personne du croyant dans la vie de la Trinité et de l’Eglise.
Les Apôtres mettent tout de suite en pratique le commandement de Jésus: “Ils s’en allèrent proclamer partout la Bonne Nouvelle” (v. 20). Les dernières paroles des Evangiles déclenchent la Mission de l’Eglise -une Eglise qui est en Mission permanente!- pour continuer l’œuvre de Jésus. Partout et toujours! Par une disponibilité totale de la part de tous, invités tous à ‘se retrousser les manches’, selon une expression populaire bien courante. Le projet que Jésus a mis en oeuvre doit arriver à la transformation des personnes humaines à partir du plus intime, du cœur-même, pour créer un monde plus juste, plus fraternel et plus solidaire. (*) ‘Les yeux levés vers le ciel’ -destin final qui inspire le voyage de la vie- n’entraîne ni distraction ni perte d’énergie; entraîne plutôt les chrétiens et les évangélisateurs à porter sur le monde un regard de miséricorde et d’amour, en même temps q’un engagement missionnaire qui obéisse aux situations concrètes de la vie, et soit en même temps généreux et créatif au service de la famille humaine.
Fête de l’Ascension : Élevé au-dessus de tout
Marcel Domergue sj
L’image de Jésus s’élevant au-dessus des nuages est évidemment la transposition cosmique d’un événement spirituel insaisissable par nos sens corporels. Que veut-on nous dire ? Que Jésus domine désormais sur toute chose, qu’en lui et par lui l’humanité prend le pouvoir sur tout ce qui lui est contraire. Être mis au-dessus, avoir le dessus, dominer la situation… on n’en finirait pas d’énumérer les expressions populaires qui utilisent l’image spatiale pour signifier le pouvoir. Le pouvoir ? Le mot a mauvaise presse car il évoque l’arbitraire et l’oblitération de la liberté « d’inférieurs » voués à l’obéissance. L’ascension du Christ signifie au contraire une libération. Éphésiens 4,8, citant le Psaume 48, dit : « Montant dans les hauteurs, il a emmené des captifs et donné des dons aux hommes. » L’ancienne traduction latine portait : « Montant dans les hauteurs, il a emmené captive notre captivité. » Moins littéral mais combien plus significatif ! Pour mieux comprendre, souvenons-nous que les Hébreux voyaient notre univers peuplé de puissances, de principautés, de dominations. Ces termes désignent ce qu’Éphésiens nomme «souverainetés de ce monde des ténèbres, esprits répandus dans les airs». Il s’agit tantôt des servitudes imposées par les lois de la nature figurées par les astres, tantôt des pouvoirs politiques ou sociaux, à l’œuvre dans l’humanité. Et, pour finir, « le dernier ennemi, la mort » (1 Corinthiens 15,26). Le Christ « met tout cela sous ses pieds » (verset 24).
L’Ascension est pour nous au futur
Dans notre langage, ces « puissances répandues dans les airs » s’appellent volonté de puissance, soif de dominer, idolâtrie de l’argent, recherche de l’admiration d’autrui, etc. Tout cela se retrouve, sous une autre forme, dans les tentations du Christ telles que les présentent Matthieu et Luc au début de leur évangile. En face de ce vertige d’occuper la première place, Dieu, dans le Christ, est venu prendre la dernière. Ce faisant, il a tué en lui-même toute volonté de puissance ; il ne s’est pas laissé manipuler par nos démons du pouvoir. À la Croix, la Résurrection et l’Ascension sont déjà présentes puisque le Christ prend le pas sur tout ce qui nous détruit. Refusant de se défendre et de mettre à genoux ceux qui veulent sa mort, il tue en lui-même la haine, la violence et même l’exigence de justice. Déjà, il « s’élève au-dessus ». Répétons que c’est l’humanité qui, en lui, remporte cette victoire. Dès lors nous pouvons nous demander comment il se fait que nous soyons encore soumis à toutes ces « puissances » qui empoisonnent nos sociétés. « Là où je vais, disait Jésus, vous ne pouvez pas me suivre maintenant, vous me suivrez plus tard » (Jean 18,36). C’est qu’il reste encore aux disciples d’alors et aux disciples que nous sommes d’accepter en leur liberté de prendre le chemin que Jésus a pris. Le « plus tard » dont parle Jésus recouvre toute notre histoire personnelle et l’histoire universelle.
La nouvelle présence du Christ
Il est remarquable que les « récits » de l’Ascension s’accompagnent toujours, dans nos évangiles, de l’envoi des disciples par le monde pour y annoncer la Bonne Nouvelle (Marc, 16,19-20 ; Luc 24,46-53 ; Actes 1,6-11). Au déplacement vertical du Christ « montant au ciel », répond le déplacement horizontal des disciples à la surface de la terre. De plus, l’instantané de l’Ascension se déploie dans la durée de notre histoire. La localisation inscrite dans les évangiles (Béthanie pour Luc, la Galilée pour Matthieu, Jérusalem pour les Actes) va désormais se dilater et s’étendre à toute la terre. C’est le monde entier, humanité au sommet, qui est en travail d’ascension. Le déplacement vertical du Christ signifie que désormais il échappe à nos prises. Pourtant, l’évangile selon Matthieu se termine par « Voici que moi je vais être avec vous toujours jusqu’à la fin du monde ». La présence du Christ va donc changer de nature ; maintenant elle habite la foi des disciples et se fait active à travers leur travail d’évangélisation. Le « Je vais être avec vous » de Matthieu se réalise dans ce témoignage qu’ils sont chargés de porter depuis Jérusalem jusqu’aux extrémités de la terre. À cet effet, ils recevront l’Esprit et seront donc « inspirés » par Dieu lui-même.
Tournés vers le monde en son Nom
Jacques Marcotte, o.p.
Il y a des moments dans la vie où nous aimerions partir nous aussi. Nous évader de situations troublantes, fatigantes. Les contrariétés. La pauvreté. Nous voudrions fuir tout ça. L’évangile de Marc aujourd’hui nous ramène à la tâche. Il raconte, en même temps, et le départ de Jésus et la mission qu’il confie aux apôtres. Sans cérémonie, Jésus presse les siens d’aller vers le monde. Il y a urgence. Quelques consignes, quelques repères, et puis « Allez! ». Lui, il les quitte. Mais la tâche confiée aux disciples lui importe tellement qu’il revient travailler avec eux. Notre attention finalement se fixe davantage sur ceux qui restent que sur celui qui s’en va. Eux, ils sont à pied d’œuvre. Porter à tous la Bonne Nouvelle! Or cette Bonne Nouvelle, c’est lui, le Christ, notre Sauveur,
Saint Luc, au Livre des Actes, dit la même chose mais autrement. Pour lui, le ministère de Jésus en Galilée après son baptême, sa passion, sa mort et sa résurrection, sont les évènements fondateurs pour la foi dont les disciples doivent maintenant parler. Les 40 jours après Pâques ont permis aux disciples d’être initiés par le Ressuscité lui-même au mystère du Royaume de Dieu. Lui, le Vivant, il les a préparés pour la suite, leur promettant la venue prochaine de l’Esprit. « C’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés, leur disait-il. Vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, et jusqu’aux extrémités de la terre. »
Le jour de la Pentecôte, quand l’Esprit se posera sur les disciples, ce sera pour une poussée missionnaire formidable.
Voilà que le Seigneur travaillera avec eux. Il prendra même les devants. Faisant signe aux croyants, il leur donnera de produire du fruit, de bâtir ensemble le Royaume.
L’œuvre des disciples, Saint Paul nous en parle dans sa lettre aux Éphésiens, en 1ère lecture. Paul est un converti, témoin privilégié lui aussi du ressuscité. Dans ses tournées missionnaires, il a initié des communautés chrétiennes avec lesquelles il garde contact. Dans sa lettre, l’apôtre s’émerveille de ce qu’il observe chez ces chrétiens de la première génération; et il les exhorte à continuer de mener une vie sainte dans l’humilité, la douceur, la patience, le support mutuel, la paix.
Les disciples du Christ ne peuvent pas vivre dans un état de dispersion et de division. Ils sont une communion. Qu’ils demeurent donc unis les uns aux autres pour un puissant témoignage d’amour et de fraternité. Ils sont l’Église de Dieu, le peuple de Dieu, les témoins du Christ, faisant corps avec lui, formant mystiquement son Corps au cœur du monde, en lien organique et vital avec le Christ tête, déjà en gloire. C’est là notre portrait à nous. C’est ce que nous devons être ensemble aujourd’hui au cœur de notre monde.
L’Ascension du Seigneur marque donc un tournant dans l’histoire du Salut, et dans notre vie personnelle. Il ne faut pas être nostalgique, les yeux fixés sur l’au-delà dans une attente passive du retour du Seigneur. Non, désormais nous sommes dans le temps de l’Église, le temps de l’engagement et du service.
Le Seigneur nous demande d’œuvrer en son Nom, d’évangéliser toute créature. Pour cette tâche, il ne nous laisse pas seuls. Son Esprit nous garde en communion avec lui. Participant à la gloire du Fils, sanctifiés dans les eaux du baptême, nous pouvons produire les signes et les fruits du Royaume : justice, charité, liberté, paix, joie, vie nouvelle. Le Royaume advient par nos mains, par nos soins, avec lui. C’est ici et maintenant que ça se passe. Le Seigneur compte sur nous, il travaille avec nous.
http://www.spiritualite2000.com
7ème dimanche de Pâques (B)
Jean 17, 11-19
Ton Nom que tu m’as donné
Marcel Domergue, sj
Voilà un évangile bien mystérieux : quel est ce nom qui nous est donné ? Quel est ce monde dont Jésus n’est pas mais qu’il est venu sauver ? A quelle vérité sommes-nous consacrés ?
Notre évangile n’est pas facile à déchiffrer. Il répète des mots qui ont changé de sens depuis les temps de sa rédaction : par exemple « nom », « vérité », « monde ». Commençons par le nom. Le nom, dans la Bible, n’est pas une simple étiquette destinée à désigner un individu. Il est une sorte de définition qui exprime la nature de celui auquel on le donne. C’est pourquoi nous voyons tant de personnages bibliques changer de nom. Abraham, Sarah, Israël Simon devient Pierre, Saul devient Paul. Nouveau nom, nouvelle naissance, nouveau destin. Dieu n’a pas de nom, car nous ne pouvons pas le définir : il échappe à tout ce que nous pouvons dire de lui. C’est pourquoi, quand Moïse (le « Sauvé des eaux ») lui demande son nom, en Exode 3, il répond par un nom qui n’en est pas un, et que l’on a de ce fait du mal à traduire : celui qui est, celui qui fait être, celui qui est l’être, etc. En fin de compte, on interdira en Israël de prononcer les quatre consonnes de « cet être-là », de « ce je ne sais quoi », comme Jean de la Croix ose le nommer. Or voici qu’il donne son nom qui n’en est pas un, qui est au-delà de tout nom, à un homme, à un « Fils de l’homme ». Selon Philippiens 2,9-10, celui dont le nom est imprononçable reçoit désormais le nom de « Jésus Christ », nom que nous portons nous aussi quand on nous dit « chrétiens ». Enfants de Dieu par seconde naissance, nous portons le nom divin.
Consacrée en vérité
Ce nom est unique pour tous parce que Dieu, étant unité, nous rassemble, divers que nous sommes, en un seul corps, le Corps du Fils unique. Ce corps est habité par Dieu. Nous ne sommes pas seuls en nous-mêmes. Dieu est en chacun de nous et nous relie aux autres. C’est là qu’est notre vérité, mot qui ne désigne pas ici un ensemble de dogmes ou de choses à croire, mais notre authenticité, l’accomplissement de ce que nous avons à être. Être vrai homme revient à être vrai fils de Dieu, « image et ressemblance ». Telle est la vérité qui rend libre ; il n’y a pas d’autre chemin vers l’existence, car être consiste à faire un avec celui qui est. Mais que peut bien vouloir dire être « consacré par la vérité » ou « en vérité » ? Consacrer signifie littéralement « être mis à part ». Le langage courant conserve quelque chose de cette signification dans les expressions du genre « se consacrer à
la musique, la peinture, etc. » Surprise ! Nous venons de parler d’unité, de « faire un », et voici que maintenant nous parlons de mise à part. De quoi faut-il donc être séparé pour faire un ? Bien sûr, de ce qui sépare. Question délicate car, justement, Dieu crée en séparant. En Genèse 1, nous le voyons séparer la lumière des ténèbres, le sec de l’humide, créer des animaux chacun selon son espèce et, pour terminer, créer un humain homme et femme ! Mais ne fallait-il pas ces différences pour que chacun découvre qu’il n’est pas le tout et qu’il a besoin de l’autre pour devenir lui-même ? Là est notre « vérité».
Nous et le monde
“Monde” ne signifie pas ici l’univers tout court, tel que Dieu le fait être, ni même l’ensemble de l’humanité. De ce monde-là nous ne pouvons nous séparer et Dieu vient l’habiter pour le sauver : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il lui a donné son Fils unique » (Jean 3,16). Ce monde-là est neutre en quelque sorte, et le Verbe qui le crée l’habite secrètement jusqu’au jour où le Verbe se révèle dans le Christ. Le monde dont il est question dans notre lecture est celui que nous faisons exister par les décisions de nos libertés. Monde ambigu : notre liberté, capable de bien et de mal, altère la création, qui se trouve de ce fait dans les douleurs d’un enfantement, car elle doit être « affranchie de l’esclavage de la corruption » (Romains 8,21). Nous avons à nous désolidariser des « démons » qui l’habitent : envie, jalousie, idolâtrie de la richesse, du pouvoir, volonté de posséder, certitude d’avoir toujours raison. Prenons nos distances avec l’idéologie de la publicité qui peut faire naître en nous des besoins artificiels
Prenons de la hauteur. Si nous adhérons au Christ, nous faisons un avec celui qui crée le monde mais qui n’est pas du monde, même s’il vient l’épouser. D’abord pour le pire, puis pour le meilleur. Avec le Christ se tient dans le monde une réalité qui le dépasse, qui est d’ailleurs, mais qui le transforme et l’appelle vers la perfection de l’origine. Unis au Christ, nous devenons le sel de la terre, témoins de l’amour, seul capable de lui donner du goût.
Publié le 19 mai 2012 dans Dimanche
La splendeur de la communion dans l’amour
Lectio divina
Nous voici en ce moment particulier qui relie l’Ascension à la Pentecôte, particulier car Jésus n’est plus physiquement présent, et que l’Esprit n’est pas encore donné en plénitude.
Les lectures nous renvoient au Cénacle : c’est là que les apôtres, sous la direction de Pierre, procèdent à l’élection de Matthias (Ac 1) ; l’évangile nous rapporte l’éblouissante prière sacerdotale de Jésus (Jn 17), qui transparaît également sous la plume de saint Jean, déjà vieux lorsqu’il écrit sur la communion dans l’amour (1Jn 4).
À l’écoute de la Parole
« Dieu demeure en nous » : n’est-ce qu’une image littéraire ? Comment le Dieu Très Haut peut-il habiter dans mon cœur ? La prière de Jésus au Cénacle nous invite à la spiritualité de la communion : de quoi s’agit-il ? Reprenons aujourd’hui la prière que Jésus a prononcée jadis, pour qu’il glorifie à jamais son Père dans chacun de ses enfants qui prête son humanité à cette prière ardente.
Méditation : Splendeurs de la communion
Ce dernier dimanche de Pâques nous oriente vers la Pentecôte, et nous fait désirer le don de l’Esprit : Pierre complète le « collège des apôtres », Jean rapporte la prière émue de Jésus au Cénacle, où il intercède auprès de son Père en faveur de ses disciples.
Pour aller plus loin
La Communauté du Chemin Neuf a reçu un charisme ecclésial au service de l’unité, en écho aux paroles de Jésus dans l’évangile de ce dimanche : « que tous soient un… ». On pourra découvrir leur contribution à l’œcuménisme ici :
Cette communauté nous offre aussi cette belle prière pour l’unité :
« Seigneur Jésus, qui as prié pour que tous soient un, nous te prions pour l’unité des chrétiens, telle que tu la veux, par les moyens que tu veux. Que ton Esprit nous donne d’éprouver la souffrance de la séparation, de voir notre péché, d’espérer au-delà de toute espérance et d’aimer par-dessus tout. »