Baptême du Seigneur (B)
Marc 1, 7-11
Jean le Baptiseur arrive dans le désert et proclame:Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de me courber à ses pieds pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés dans l’eau; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint.
Or, à cette époque, Jésus vient de Nazareth, ville de Galilée, et se fait baptiser par Jean dans le Jourdain. Au moment où il sort de l’eau, Jésus voit le ciel se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. Du ciel une voix se fait entendre: C’est toi mon Fils bien-aimé; en toi se trouve parfaite ma volonté d’amour.

Passage et nouvelle naissance!
Nous avons tous vécu, chacun, chacune un événement marquant dans notre vie, où nous avions l’impression de basculer dans un monde nouveau. C’était pour nous l’occasion d’une prise de conscience importante. C’était peut-être une grande joie, ou peut-être une grande douleur. La rencontre inespérée de quelqu’un. Le passage d’une épreuve difficile, ou simplement le choc d’une confidence. Une maladie quelconque. Une réussite inattendue. Et puis après, c’était le sentiment que plus rien dorénavant n’allait être pareil pour nous.
Nous savions désormais beaucoup mieux qui nous étions. Nous voyions le monde d’un regard différent. Nous n’étions plus vraiment les mêmes. Les autres non plus n’étaient plus les mêmes pour nous. Nous avions le sentiment de pouvoir choisir notre vie, nous diriger par nous-mêmes vers des objectifs mieux définis. C’était comme si tout avait changé. Nous vivions quelque chose de nouveau, quelque chose comme une nouvelle naissance.
Bien sûr que de telles étapes sont déterminantes dans une vie. Bien sûr que ces étapes ne produisent rien de magique. Nous ne sommes pas pour autant dispensés de la suite. Nous sommes alors plus que jamais à un point de départ. Le véritable commencement. L’expérience existentielle que nous avons faite nous a renvoyés à nous-mêmes et à ces relations nouvelles que nous pouvons plus librement établir avec les autres. Voilà un jalon décisif pour marquer l’orientation de notre vie. Un sens a été trouvé. Un appel s’est fait entendre. Une mission s’annonce. Un chemin à parcourir avec enthousiasme, avec passion.
Le récit d’Évangile et les autres paroles d’aujourd’hui nous montrent Jésus en train de vivre un tel passage. Le baptême de Jean l’a attiré lui aussi, comme c’était le cas pour beaucoup de juifs sincères et sérieux de l’époque. Ce baptême fut l’élément déclencheur d’un moment très fort où Jésus a pris une vive conscience de son identité profonde. Il en fut grandement touché et affecté. On comprend qu’il s’agissait pour lui d’une expérience intime, personnelle, d’abord spirituelle, intense et lumineuse.
Remarquons bien la mise en scène déployée ici et toute la symbolique qui se déploie dans le bref récit de Marc. Il nous plonge dans cette inexprimable expérience. Jésus voit le ciel se déchirer et l’Esprit venir sur lui telle une colombe. Il entend la voix qui lui dit : « C’est toi mon Fils bien-aimé, en toi tout mon amour. » Le monde du divin fait irruption dans le nôtre; le ciel libère l’Esprit pour qu’il vienne reposer sur Jésus. Un esprit de tendresse et de paix, figuré par la colombe. On peut comprendre que toute cette révélation concerne Jésus dans sa personne et dans tout son être d’homme et de Dieu. C’est comme si le voile se levait tout d’un coup sur le mystère du Christ alors même qu’il va s’engager dans son parcours missionnaire en Galilée puis en Judée. Nous contemplons un événement unique, une expérience indicible, mystique, quelque chose de proprement divin. C’est dans l’Esprit que Jésus de Nazareth est lui-même plongé devant nous, c’est de l’amour du Père qu’il est comblé.
Nous apprenons mieux qui est le Christ aujourd’hui. Et nous apprenons mieux aussi qui nous sommes. Parce que nous avons part dans la foi à toute la richesse de son intimité. Il lève pour nous le voile sur son identité profonde et sur la nôtre. Il nous invite à communier à son bonheur de Fils bien-aimé, à entrer avec lui dans une relation d’amour avec le Père dans l’Esprit qu’il nous offre en partage.
Jacques Marcotte, o.p.
http://www.spiritualite2000.com
Plonger dans le récit du baptême de Jésus
Le récit du baptême de Jésus par Jean-Baptiste, semble bien sobre dans l’évangile selon saint Marc. Et pourtant, c’est un pur joyau de la théologie. La foi chrétienne y rayonne.
Le temps de la préparation
Esprit de Jésus, nous avons été plongés en toi par notre baptême. Imprègne totalement notre cœur pour que nous puissions recevoir et comprendre la foi des premiers chrétiens qui se déploie dans les évangiles.
Le temps de l’observation
La déclaration préliminaire de Jean Baptiste se concentre sur l’inconnu qui vient “derrière” lui. Jean souligne avec solennité qu’il est moins “puissant” que celui qui vient et qu’il est même indigne d’être son serviteur. Il insiste. Entre lui et celui qui vient, il y a toute la différence qui sépare l’eau, un élément naturel, de l’Esprit Saint, le Souffle de Dieu !
Brusquement, le récit passe à Jésus. Serait-ce lui dont parle Jean Baptiste ? Jésus n’arrive pas de Jérusalem,mais de Nazareth en Galilée.
L’objectif de Jésus est de se faire baptiser par Jean. Trois phénomènes curieux s’enchaînent. D’abord le ciel “se déchire”. Était-il donc fermé ? L’Esprit peut ensuite descendre sur Jésus “comme une colombe”. Jésus est le seul à le voir. Enfin une “voix”, du ciel, se fait entendre et identifie Jésus “au Fils bien-aimé”.
Le Jourdain cède la place au ciel. Le baptême devient l’occasion d’une révélation céleste sur Jésus.
Le temps de la méditation
Jésus a reçu le baptême de Jean en étant plongé dans l’eau vive du Jourdain. Le récit de son baptême par Marc a les couleurs de Pâques, de l’Écriture, de l’espérance chrétienne et de la vie de l’Église.
La foi de Pâques
Jésus est le “Fils bien-aimé” de Dieu. L’identification de Jésus au “Fils bien-aimé” traduit la foi chrétienne au Fils de Dieu venu habiter parmi nous. Jésus est rempli de l’Esprit de Dieu, comme le Messie annoncé par les prophètes.
L’Ancien Testament
Le récit du baptême culmine dans la révélation divine: Jésus peut être appelé “le Fils bien-aimé” (Psaume 2), il reçoit l’Esprit de Dieu comme le roi de Dieu, comme le Messie de Dieu. Si Jésus est le Messie attendu, il l’est à la manière du Serviteur, en qui Dieu “a mis tout son amour” (Isaïe 42,1-2). C’est par le don de sa vie que Jésus sera le Messie-Serviteur. La colombe peut être une image du peuple (Psaume 68,14 ou Osée 11,11): Jésus est au service de ses frères. Elle peut aussi renvoyer à l’Esprit qui plane sur les eaux au moment de la création: avec Jésus, s’ouvre la création nouvelle.
L’espérance du monde à venir
Le Baptiste appartient au mouvement religieux qui proclame la venue imminente du Royaume divin pour les justes. Les chrétiens croient que Jésus, le Ressuscité, est entré dans ce Royaume. Nous sommes appelés à le rejoindre. Le baptême chrétien dans l’Esprit marque cette espérance. Après le temps de l’Exil, des croyants pensaient que Dieu se taisait et que le ciel était fermé. Sa réouverture interviendra aux temps nouveaux. Avec Jésus, c’est fait: les cieux s’ouvrent.
La vie des communautés chrétiennes
Au moment où s’écrivent les évangiles, le baptême d’eau pour les chrétiens prend une toute nouvelle signification. Le geste du plongeon dans l’eau reste le même,mais il ne s’agit plus de se purifier en vue du monde nouveau de Dieu. Il manifeste pour le disciple un “plongeon” total dans le Christ, dans la vie du Ressuscité, dans son Esprit.
Le souvenir de Jésus de Nazareth
Jean Baptiste annonce pour bientôt le jour du Jugement divin qui doit précéder l’instauration du monde nouveau ou royaume de Dieu pour les justes. Le fait de plonger dans l’eau vive du Jourdain manifestait la décision de se purifier et de se préparer à cette venue du jour de Dieu.Jésus a bel et bien reçu ce baptême proposé par Jean Baptiste. L’évangéliste Marc le reconnaît sans problème.Jésus a commencé par suivre quelque temps le Baptiste avant de créer son propre mouvement.
Le temps de la prière
Dieu notre Père, “une voix descend du ciel pour attester que ta Parole habite chez les hommes, et l’Esprit consacre ton Serviteur Jésus, pour qu’il aille annoncer aux pauvres la Bonne Nouvelle. C’est pourquoi nous te bénissons et nous te chantons.” (Préface – Baptême du Seigneur.)
Père Marc Sevin, bibliste, pour Prions en Eglise, N°265 ; janvier 2009
Les deux baptêmes
Dans ce texte, il est question de plusieurs baptêmes, deux, pour être exact : l’un avec de l’eau, l’autre dans l’Esprit Saint. Le baptême pratiqué par Jean accorde une grande place et une grande importance à l’eau, ce qui n’est pas anodin : l’eau est au cœur de l’histoire du peuple juif. Elle rejoint un souci de purification : les juifs pieux vivaient dans la crainte d’être impurs et ainsi de ne pouvoir célébrer les rites et les fêtes juives, ni pouvoir aller à la synagogue ou à Jérusalem. Ils avaient donc de nombreux rites de purification, dont voici quelques exemples : lors qu’un objet ou un vêtement avait été touché par un païen, il fallait le plonger dans l’eau. Des ablutions précédaient les repas, accompagnaient les enterrements, les accouchements et même les rapports sexuels. À proximité des synagogues se trouvaient également des bassins où l’on pouvait se purifier avant de prier.
À côté de ces rites d’eau qui ne permettaient pas le salut mais une purification sans cesse à renouveler, les baptistes, comme Jean, proposaient de véritables baptêmes. Pratiqués dans l’eau
courante, ces rites procuraient le pardon des péchés. Le baptême que propose Jean le Baptiste est le plus connu de ces rites baptismaux. Il pratique un rite de plongeon — de « baptême » — dans l’eau courante, en vue du pardon des péchés. Dépassant les barrières habituelles de pureté, il s’adresse à tous et proclame l’imminence du salut en invitant à la conversion du cœur.
Le baptême dans l’Esprit Saint reste quant à lui plus mystérieux. Il ne se déploiera pleinement qu’après la Résurrection et la Pentecôte.
Mais revenons au texte de Marc : venant de Galilée, Jésus entre alors en scène pour se faire baptiser par Jean dans le Jourdain et recevoir lui aussi le baptême de conversion pour le pardon des péchés. Dans ce passage, aucune autre personne n’est mentionnée. Aucune description de l’acte lui-même non plus, comme si le narrateur semblait pressé d’aller à l’essentiel : ce qui se passe au moment où Jésus remonte de l’eau. A cet instant précis, Jésus voit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui. Cette déchirure est importante à noter : il y a comme une violence, dans ce terme. Le ciel se déchire, et ainsi, Dieu devient, pourrait-on dire, « accessible » à l’homme, l’homme peut voir Dieu. Dans l’Ancien Testament, nombreux sont les textes qui disent que l’on ne peut pas voir la face de Dieu sans mourir. Ici, le ciel s’ouvre, Dieu se montre, Jésus voit le Père face à face. Un peu plus tard, au moment de la mort de Jésus Christ sur la croix, le voile du Temple se déchirera, ce voile qui cachait le Saint des Saints, la Présence de Dieu. Ce voile se déchire afin que tout le monde puisse voir Dieu face à face. De même, dans le livre de l’apocalypse, le ciel s’ouvre, ou plus exactement s’enroule comme un livre, pour qu’un lien direct, une relation directe s’instaure entre les hommes et Dieu (Ap. 6,14). Dans cet épisode du baptême de Jésus, nous avons comme le premier maillon, la première étape d’une ouverture donnant un « libre accès auprès du Père », dirait Saint Paul (Eph 2,18).
Par cette déchirure s’effectue alors un double mouvement de Jésus qui remonte et de l’Esprit qui descend « comme une colombe ».
Une communication est établie, renforcée par la voix qui s’adresse à Jésus seul, désigné comme le Fils bien-aimé. Un lecteur très familier de l’Ancien Testament peut retrouver dans cette voix divine des échos du Psaume 2, psaume royal d’intronisation (Tu es mon fils…), du sacrifice d’Isaac (… bien-aimé), et du chant du Serviteur d’Isaïe 42 (…il m’a plu de te choisir).
Revenons un instant sur cette « voix qui vint du ciel » … phénomène extraordinaire et rare, que nous ne rencontrons qu’à trois reprises dans les Evangiles : au moment du baptême de Jésus, où Dieu le Père s’adresse donc directement à son fils pour dire la filiation, à la transfiguration où il s’adresse aux apôtres présents : Celui-ci est mon Fils, écoutez-le. Et enfin, en Jean 12, 27-28, avant que Jésus n’entre dans sa passion. A l’époque, dans le Judaïsme tardif, l’intervention d’une voix venue du ciel désignait une épiphanie de Dieu, une manifestation, une manière pour Dieu de se révéler. Certains passages des Ecritures l’attestent, comme par exemple en Daniel 4,28, où une « voix tombe du ciel » pour avertir Nabuchodonosor qu’à cause de son orgueil, Dieu lui retire la royauté.
Accueillons-le, contemplons-le, et en présence du Père, du Fils et de l’Esprit, laissons simplement résonner en nos coeurs cette phrase : « Tu es mon enfant bien-aimé, en toi j’ai mis tout mon amour.
Stéphanie Bordes
http://eveilalafoipsl.centerblog.net
BAPTÊME DU SEIGNEUR:
LES SIGNES ET L’INCARNATION
Maurice Zundel
Dans la tradition liturgique, il y a trois épiphanies: la visite des mages, le baptême de Jésus, que l’on fête aujourd’hui, les noces de Cana
A travers ces signes, bien sûr, ce qui importe, c’est la manifestation de la Présence de Dieu qui se révèle à travers des éléments sensibles, en nourrissant précisément la vocation de l’univers humain.
Notre univers a cette propriété admirable de pouvoir symboliser, de pouvoir signifier, à travers le visible, l’invisible. Et c’est justement ce pouvoir de transfiguration et de signification qui fait toute la grandeur et toute la beauté du monde, et aussi toute la splendeur et toute la dignité de la vie humaine.
Nous sommes créés, comme tous les vivants, assujettis à des besoins imprescriptibles: boire, manger, dormir, et le reste.
Mais, au-delà de ces besoins, il y a chez nous un besoin encore plus impérieux, un besoin de liberté, un besoin de ne pas s’enfermer dans les nécessités matérielles, un besoin à travers le réseau même des besoins matériels, de symboliser un espace illimité de lumière et d’amour.
Et cela, vous le savez bien, vous le faites constamment et spontanément, lorsque vous préparez un repas pour vos amis à seule fin d’apaiser leur faim, de les rassembler autour d’une table pour communier à leur amitié et en vous arrangeant pour dépasser l’empreinte des besoins matériels, afin que les yeux se réjouissent de votre générosité et que chaque élément du festin soit le symbole du don de vous-même.
Et, lorsque vous ouvrez votre maison, lorsque vous disposez l’ameublement, vous ne visez pas seulement à l’utile, à ce qui est indispensable pour la sécurité matérielle du corps, vous cherchez à introduire dans votre ménage une harmonie, une certaine musique qui fasse de tout le mobilier une puissance d’accueil.
Votre maison, vous voulez qu’elle soit habitable, vous voulez que ceux qui y entrent se sentent accueillis par une présence amicale, et c’est ainsi que nous admirons la majesté du monde, la splendeur de la vie, tout spontanément à travers cette symbolisation instinctive qui nous fait recourir au visible, au sensible comme à la manifestation de l’invisible, du spirituel de la présence, de la tendresse, de la bonté, de l’amour…
Et justement, ce régime des signes est par excellence le régime de la Révélation: Dieu nous parle par signes. Il nous parle par nous-même, il nous parle par l’histoire que nous sommes, par tout le créé. Il n’y a pas une seule réalité qui ne puisse devenir le véhicule, l’instrument de la Présence divine comme une parole silencieuse qui retentit au plus intime de nous-même.
Les Mages ont vu l’étoile et l’étoile a lui dans leur cœur et ils sont allés vers ce cœur divin qui les attendait.
Jésus a entendu la voix du Père à son Baptême, cette voix qui était le signe que sa vie publique, maintenant, devenait une réalité, que l’humanité ne pouvait attendre davantage. Et puis en effet, aussitôt après son Baptême, Jésus embrasse sa mission en choisissant, à travers les tentations qu’il refoule, la voie dure qui va aboutir à la Croix.
Mais la Croix n’est pas le dernier mot: la Croix est le prélude de la Résurrection, la Croix est le prélude d’une transfiguration de tous les éléments du monde qui est symbolisée, aux noces de Cana, par le changement de l’eau en vin.
Et toujours nous voyons la réalité tournée vers le mystère, toujours la réalité capable d’être la manifestation de l’Esprit. Toujours nous voyons Dieu cheminant par les chemins de l’univers.
Rien n’est meilleur pour nous, rien n’est plus utile que de méditer sur cette réconciliation du visible et de l’invisible; rien n’est plus merveilleux que de songer que nous n’avons pas à refuser le monde et à le mépriser, mais à l’aimer d’un amour infini, à l’aimer en le déchiffrant, à l’aimer en sentant le secret dont il déborde à nos yeux, pour en faire une offrande en laquelle nous échangerons avec Dieu.
Mais il y a un aspect complémentaire de celui-là: c’est aussi que notre vie s’accomplit à travers le visible, en tant qu’il est signe de la Présence même de Dieu en nous, si déjà notre vie tourne sa noblesse dans ce déchiffrement divin d’une réalité qui est le don de Dieu.
Il y a un autre aspect qui n’est pas moins essentiel et qui m’émeut davantage: à travers le visible, à travers notre vie, à travers tous les gestes de notre existence quotidienne, nous pouvons devenir l’incarnation de Dieu.
Non seulement la vie se transfigure lorsque nous la déchiffrons divinement en l’accueillant comme un don de Dieu, mais, à travers cet univers qui se transfigure, Dieu lui-même devient plus proche, devient plus réel et il entre dans l’Histoire comme une Présence irréfutable. Et c’est là justement que le régime de l’Incarnation atteint toute sa splendeur et devient pour nous une mission infinie et universelle.
Et c’est déjà merveilleux de pouvoir ordonner notre vie dans la beauté, et que notre maison soit le signe d’un accueil amical. Mais c’est encore plus merveilleux de faire de toute notre vie le rayonnement de la Présence divine dans la banalité même de nos occupations quotidiennes.