29e dimanche du Temps Ordinaire – Année A
Matthieu 22,15-21

Références bibliques :
- Du livre du prophète Isaïe : 45.1 à 6 :
”Je t’ai rendu puissant …Je suis le Seigneur, il n’y en a point d’autre.” - Psaume 95 :
”Rendez au Seigneur la gloire et la puissance.” - Lettre de saint Paul aux Thessaloniciens : 1 Th. 1. 1 à 5 :
” à l’Eglise de Thessalonique qui est en Dieu le Père et en Jésus-Christ le Seigneur.” - Evangile selon saint Matthieu : 22. 15 à 21 :
”Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu.”
Les pharisiens se concertèrent pour voir comment prendre en faute Jésus en le faisant parler.
Ils lui envoient leurs disciples, accompagnés des partisans d’Hérode : « Maître, lui disent-ils, nous le savons : tu es toujours vrai et tu enseignes le vrai chemin de Dieu ; tu ne te laisses influencer par personne, car tu ne fais pas de différence entre les gens.
Donne-nous ton avis : Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à l’empereur ? »
Mais Jésus, connaissant leur perversité, riposta : « Hypocrites ! pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve ?
Montrez-moi la monnaie de l’impôt. » Ils lui présentèrent une pièce d’argent.
Il leur dit : « Cette effigie et cette légende, de qui sont-elles ? –
De l’empereur César », répondirent-ils. Alors il leur dit : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »
Un monde entre nos mains
Marcel Domergue
“Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à l’empereur ?” Ceux qui posent cette question à Jésus pour lui tendre un piège sont des disciples des Pharisiens et des partisans d’Hérode, des ennemis de l’occupant romain et des collaborateurs, pour une fois d’accord : selon sa réponse, Jésus va se ranger soit parmi les premiers soit parmi les seconds et, par là, épousera leurs querelles. Il rentrera dans le rang, étiqueté, et aura la moitié de la population contre lui. Les pharisiens et les sadducéens sont désunis quant au paiement de l’impôt, mais unis quant à la perte de Jésus. Mais qui est censé autoriser ou interdire le paiement de l’impôt ? Dieu, bien entendu : “Tu enseignes le vrai chemin vers Dieu”, lui disent hypocritement ses adversaires. Jésus est donc invité à révéler la volonté de Dieu. Sa réponse les renvoie à eux-mêmes : ils se servent des institutions impériales et c’est de leur poche et pas de la sienne que viendra la monnaie portant l’effigie de César. Par contrainte ou par conviction, ils vivent sous le régime impérial. À eux d’en tirer les conclusions. Jésus n’est pas un militant du pouvoir en place ni un révolutionnaire. Il ne vient pas bouleverser l’ordre établi, ni le consacrer. Le “chemin vers Dieu” utilise tout ce que les hommes, pour le meilleur ou pour le pire, mettent en place. Même le péché, dit saint Augustin. En Luc 12,13, nous voyons Jésus refuser de s’occuper du partage d’un héritage : “Mon ami, qui m’a établi pour être votre juge ou régler vos partages ?” C’est à nous de décider d’aller dans le sens de plus ou de moins d’amour. De toute façon, nous apprendrons à la Croix que Dieu utilise le pire que produisent les hommes pour faire advenir le meilleur. Un meilleur qui d’ailleurs échappe à notre conscience immédiate et à notre expérience ordinaire.
Dieu et César
La réponse de Jésus peut nous déconcerter. Dieu n’est-il pas la source de tout ce qui existe ? Peut-on trouver quelque chose qui ne lui appartienne pas ? Ce qui est à César n’est-il pas, en dernier ressort, à Dieu ? Avant de répondre à cette question, souvenons-nous que Dieu donne et confie aux hommes toute la création. Il se retire dans une sorte d’éternel sabbat et nous laisse les mains libres (voir Genèse 1,26-2,2). Nous ne pouvons attribuer à Dieu les événements de notre histoire. Méfions-nous des “miracles” ; ils ne sont pas le pain quotidien de la foi. Et pourtant Dieu est présent en toute chose et en tout ce que nous faisons. Il nous rejoint là où nous nous mettons. Il est là comme un immense appel. Appel à quoi ? À nous laisser créer à son image et ressemblance – donc tout simplement à exister – en gérant ce monde qui dépend de nous selon l’amour, en mettant au monde l’Amour qui est Dieu. C’est cela qui est à Dieu et que nous sommes appelés à lui rendre. Alors l’action de Dieu passe par notre action. Ainsi, dans notre première lecture, nous voyons Cyrus, étranger à la foi d’Israël, accomplir à son insu le projet de Dieu. Certainement par souci de justice et animé par l’amour : Dieu est bien en lui mais pas selon les images que nous sommes habitués à nous en faire. En voici une : il est le souffle par lequel nous respirons, l’amour par lequel nous vivons. À nous de vivre cette vie selon l’amour qui nous fait être et qui nous fait rendre à tous les César ce qui nous vient par eux. Tout être humain est, par quelque côté, un César, du fait de sa liberté. Faire retour à Dieu de l’amour dont il nous aime et qui nous fait être, cet Amour qui est lui-même, emprunte le chemin qui passe par les autres hommes, qui “matérialisent” sa Présence.
À l’image de son Fils
Pape François
L’Evangile de ce dimanche (Mt 22, 15-21) nous présente un nouveau face à face entre Jésus et ses opposants. Le thème affronté est celui du tribut à César: une question «épineuse», sur le caractère licite ou non de payer la taxe à l’empereur de Rome, à laquelle était assujettie la Palestine au temps de Jésus. Il y avait différentes positions. Par conséquent, la question que lui adressent les pharisiens: «Est-il permis ou non de payer l’impôt à César?» (v. 17) constitue un piège pour le Maître. En effet, selon ce qu’il aurait répondu, il aurait été accusé d’être pour ou contre Rome.
Mais Jésus, dans ce cas aussi, répond avec calme et profite de la question malicieuse pour donner un enseignement important, en s’élevant au-dessus de la polémique et des affrontements opposés. Il dit aux pharisiens: «Faites-moi voir l’argent de l’impôt». Ils lui présentent une pièce d’un denier, et Jésus, en observant la monnaie, demande: «De qui est l’effigie que voici? et l’inscription?». Les pharisiens ne savent que répondre: «De César». Alors Jésus conclut: «Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu». (cf. vv. 19-21). D’un côté, en intimant de rendre à l’empereur ce qui lui appartient, Jésus déclare que payer la taxe n’est pas un acte d’idolâtrie, mais un acte dû à l’autorité terrestre; de l’autre — et c’est là que Jésus donne le «coup de grâce» —, en rappelant le primat de Dieu, il demande de lui rendre ce qui lui revient en tant que Seigneur de la vie de l’homme et de l’histoire.
La référence à l’effigie de César, gravée sur la monnaie, dit qu’il est juste de se sentir à plein titre — avec des droits et des devoirs — citoyens de l’Etat; mais symboliquement, cela fait penser à l’autre image qui est imprimée en tout homme: l’image de Dieu. Il est le Seigneur de tout, et nous, qui avons été créés «à son image», nous appartenons avant tout à Lui. Jésus tire de la question qui lui est posée par les pharisiens, une interrogation plus radicale et vitale pour chacun de nous, une question que nous pouvons nous poser: à qui est-ce que j’appartiens? A la famille, à la ville, aux amis, à l’école, au travail, à la politique, à l’Etat? Oui, certainement. Mais avant tout — nous rappelle Jésus — tu appartiens à Dieu. Voilà quelle est l’appartenance fondamentale. C’est Lui qui t’a donné tout ce que tu es et tout ce que tu as. Et donc, jour après jour, nous pouvons et nous devons vivre notre vie dans la re-connaissance de notre appartenance fondamentale et dans la re-connaissance du cœur envers notre Père, qui crée chacun de nous individuellement, unique, mais toujours à l’image de son Fils bien-aimé, Jésus. C’est un mystère magnifique.
Le chrétien est appelé à s’engager concrètement dans les réalités humaines et sociales sans opposer «Dieu» et «César»; opposer Dieu et César serait une attitude fondamentaliste. Le chrétien est appelé à s’engager concrètement dans les réalités terrestres, mais en les éclairant avec la lumière qui vient de Dieu. Se remettre en priorité à Dieu et l’espérance en Lui ne comportent pas de fuite de la réalité, mais au contraire de rendre activement à Dieu ce qui lui appartient. C’est pour cela que le croyant regarde la réalité future, celle de Dieu, pour vivre la vie terrestre en plénitude, et répondre avec courage à ses défis.
Que la Vierge Marie nous aide à vivre toujours en conformité à l’image de Dieu que nous portons en nous, à l’intérieur, en apportant également notre contribution à la construction de la cité terrestre.
Angélus du 22 octobre 2017
César et le Bon Dieu
Ces paroles d’évangile résonnent dans un contexte social et politique tourmenté, quand partout sur la planète, dans les grandes villes, on conteste et proteste. Les indignés en veulent aux banquiers, au monde de la finance et de l’économie. La morosité s’est installée comme l’automne avec ses pluies fortes, ses nuages lourds et menaçants, ses vents en rafales. Les gens s’inquiètent, sont en colère, veulent du changement. Les disparités scanda-leuses entre riches et pauvres sont vivement dénoncées. Jusqu’où ira la contestation engagée à si grande échelle ?
La réponse de Jésus à la question des pharisiens a-t-elle quelque chose à voir avec les circonstances que nous vivons ? Sans viser directement cette situation inédite, l’Évangile lui apporte un éclairage important, il me semble. Jésus, tout en clouant le bec à ses interlocuteurs, met de l’ordre dans nos rapports à l’argent et aux biens matériels. En fait il reconnaît la valeur de nos échanges, qui n’est pas négative en soi. Loin de suggérer un désintéressement ou un affranchissement, le Seigneur invite plutôt à prendre charge de l’économique, à le mettre en juste perspective.
Rendez à César ce qui est à César. Il fallait de l’audace pour dire ça. Ils sont bien pris ceux qui croyaient prendre Jésus au piège avec leur question. N’ont-ils pas en fait sur eux, à portée de main, la monnaie qui trahit leur appartenance politique? Cette consultation est pure hypocrisie de leur part. Elle permet cependant au Seigneur de mettre les points sur les i. Les pharisiens, fervents nationalistes juifs, et les partisans d’Hérode, fervents collaborateurs des romains, apprennent que ce qui compte pour le disciple du Christ c’est de faire honneur à sa double condition d’enfant de Dieu et de citoyen du monde. Dieu lui-même ne s’est-il pas rendu présent à notre monde en son Fils ? N’a-t-il pas pris chair de notre chair, jusqu’à vivre avec nous, solidaire de notre condition humaine ? Rendre à César ce qui est à César prend dans le Christ sa pleine signification. C’est un mystère à vivre avec lui. Rendre à Dieu ce qui est à Dieu ne vient pas annuler la première consigne et n’invite pas à l’évasion. Notre amour de Dieu est inclusif de l’amour et du service du prochain, il passe par le respect des nécessités de la vie et des conditions matérielles et sociales de l’existence humaine.
Rendez à Dieu ce qui est à Dieu. N’oublions pas que c’est lui le plus important. Le plus grand. Le plus fort. Mais gardons une implication forte et généreuse dans la maison humaine, dans la société des hommes que Dieu a voulue et sanctifiée. Rendre à Dieu ce qui est à Dieu, à César ce qui est à César, ça va ensemble. Notre foi nous demande, et elle nous en rend capables, d’intégrer ces deux ordres, ces deux mondes, sans les mettre en compétition.
La foi, la charité et l’espérance nous sont donnés pour ça : pour introduire le spirituel, la pensée de Dieu dans notre monde, une pensée qui est intelligence, sagesse, justice, sens du partage, esprit de paix et de communion. Rappelons-nous le mot de S. Paul aux Thessaloniciens : « Nous nous souvenons que votre foi est active, que votre charité se donne de la peine, que votre espérance tient bon, en notre Seigneur Jésus Christ, en présence de Dieu notre Père. » Nous aussi, frères et sœurs, chacun, chacune à notre place, selon notre appel, nos compétences, sachons témoigner d’une vie complète. Allons bravement dans le sens de la justice, de l’équité, du droit et du partage. Gardons notre cœur et notre esprit ouverts sur Dieu en priorité, et lui-même il fera – comme l’écrit encore S.Paul – que « notre annonce de l’Évangile ne soit pas simple parole, mais puissance, action de l’Esprit Saint, certitude absolue. »
Par Jacques Marcotte, o.p.
http://www.spiritualite2000.com
Christian de Chergé : Rendre César à Dieu
« Entre l’avoir et le pouvoir, la foi nous dit, ici et là, qu’il y a place pour un «tiers-monde» inédit, celui de l’espérance. Aucune évasion pour autant. Simplement, l’évidence partagée qu’on ne saurait servir deux maîtres, et que lorsque nous avons rendu à César tout le dû légitime, il nous faut encore «rendre» César à Dieu. Entre nous donc, César peut être pluriel, et Dieu sait qu’il ne s’en prive pas. Cela ne saurait nous détourner de tendre à construire ensemble un monde à l’Unique dont l’espérance nous dit qu’il nous mène à Son Rivage. Et si le moine croit avoir son mot à dire ici, c’est moins comme constructeur efficace de la cité des Hommes (encore que…), que comme adepte résolu d’une façon d’être au monde, qui n’aurait aucun sens en dehors de ce que nous appelons les «fins dernières» (eschatologie) de l’espérance. »
Mission : annonce d’un Dieu qui est toujours “autre”
Romeo Ballan mccj
Nous admirons dans l’Évangile d’aujourd’hui l’attitude de Jésus, si habile à démasquer le piège que lui avaient tendu les Pharisiens et les Hérodiens sur le sujet, cuisant à l’époque, des impôts à payer à l’empereur de Rome (v. 17). Plus encore qu’imposer une distinction, Jésus renverse complètement leur façon de penser l’autorité : autorité des chefs politiques humains et autorité suprême de Dieu. La “monnaie de l’impôt” , au centre de leur dispute (v. 19), pouvait être en or ou autre métal, imprimée toujours sous l’autorité de l’empereur, qui en demeurait le légitime propriétaire. Le débiteur en devenait propriétaire seulement à titre temporaire, étant sous-entendu que la pièce était toujours censée revenir à l’empereur. Jésus reconnaît ce principe (v. 21). Seulement que la monnaie portait cette inscription “au divin César”, voir même “au dieu César”. Ce que Jésus refuse catégoriquement, pour en retourner totalement la logique, comme un prophète : “Rendez à Dieu ce qui est à Dieu“(v. 21). César peut revendiquer un certain droit sur les choses, jamais sur les personnes. “César n’a pas droit de vie et de mort sur les personnes, il n’a pas le droit de violer leur conscience, ni de s’approprier leur liberté. César n’aura jamais pour lui ni le cœur, ni l’intelligence, ni l’âme des personnes. Dieu seul y a droit. Il est dit à toute autorité humaine : tu ne feras jamais de l’homme ta propriété, puisqu’il n’appartient qu’à Dieu, qui est “Autre”. Chose de Dieu donc… sachant que pour Jésus, Dieu n’est pas le pouvoir qui dépasse tout autre pouvoir, mais Il est Amour. Il n’est pas le propriétaire de nos vies, mais Il est le Serviteur des êtres vivants. Il n’est donc pas un super-César, mais un serviteur souffrant qui vit la perfection de l’amour. Une tout autre manière d’être Dieu“. (E. Ronchi).
La Parole de Dieu de ce dimanche nous offre un éclairage inédit sur les relations que tout homme doit établir avec l’autre homme, avec Dieu, ou encore avec la Création. Des relations nouvelles qui sont à établir également entre la religion et l’État, entre l’Évangile et la politique, ou encore entre la mission et la liberté religieuse. Sans oublier finalement les rapports toujours délicats entre foi et liberté de conscience, entre Eglise et gouvernements, entre laïcité de l’Etat et les impératifs étiques de la conscience… Des relations évidemment délicates et complexes, qui concernent de près d’abord les consciences individuelles des personnes, mais aussi le travail de ceux qui annoncent l’Évangile sur de larges horizons. La liberté religieuse en particulier, qui est une valeur reconnue par le Concile Vatican II, ne dispense pas de l’impératif de l’annonce missionnaire, mais au contraire l’exige, en vue d’un choix qui soit libre et individuel, qui n’oubliera pas non plus les retombées toujours possibles dans le contexte de la famille et de la société.
La réponse de Jésus marque l’autonomie qu’il faut reconnaître aux deux domaines d’action: l’action de l’homme et celle de Dieu (v. 21). Ici, mais aussi ailleurs dans l’Évangile, Jésus revendique toujours le premier rôle pour Dieu: en Lui tout ce qui existe prend vie, trouve son sens et son destin. Une saine autonomie exige que les rôles soient clairs, le respect soit réciproque et que la collaboration soit vécue dans la complémentarité. En effet il faut éviter d’une part les confusions d’un système théocratique, et d’autre part les évasions d’un spiritualisme intimiste. Néanmoins nous sommes tous appelés à soutenir les initiatives qui visent la promotion intégrale de la personne humaine ainsi que le développement solidaire de l’humanité. Sous cet angle même l’action politique du roi de Perse Cyrus (I lecture), reconnu “élu” de Dieu (v. 1), est vue comme salut pour le peuple juif, esclave en Babylone. De même la croissance spirituelle des chrétiens (II lecture), riche des valeurs de foi laborieuse, de charité généreuse et d’espérance sûre (v. 3), aura des répercussions forcément positives sur la vie commune en famille et en société, ainsi que sur l’action politique.
L’absolu de Dieu, le salut dans le Christ, universellement reconnu et aimé pour que tous les hommes trouvent en Lui plénitude de vie, de dignité et de salut… Là sont les objectifs que se propose l’Église universelle. A plus forte raison pendant ce mois d’octobre où l’Église célèbre la Journée Missionnaire Mondiale. Le meilleur service que l’Église puisse offrir au monde, c’est bien l’annonce de l’Évangile. D’autant plus que l’Évangile aura de toute manière une influence bénéfique sur la vie de la famille humaine.C’est ce que met en évidence l’oraison collecte de la liturgie de aujourd’hui, en parlant du Père : “à lui obéissent toutes les créatures dans le croisement mystérieux des libres volontés des hommes“. En même temps prions, dans le Christ et dans l’Esprit, afin que “l’Humanité tout entière te reconnaisse comme seul et vrai Dieu“, le Bien absolu qui permet toute vie humaine digne, libre et heureuse.