14 septembre 2018 Croix glorieuse
Chers confrères en Province R D Congo,
PAIX ET JOIE EN JESUS.
Je ressens comme devoir vous saluer avant de quitter le Congo dans l’intention de ne plus revenir. Cette décision est prise après plusieurs mois de travail intérieur et consultations. Je vous épargne les étapes parcourues et j’exprime la motivation qui a travaillé en moi : après 56 ans de sacerdoce et 40 ans au Congo, je voudrais préparer ma dernière station qui me conduira à la RENCONTRE du Seigneur, en essayant d’apprendre à reposer, à me détendre, à prier et contempler et à communier à la mission, qui m’a séduit depuis le petit séminaire, que j’ai vécue en faisant beaucoup de choses, des erreurs aussi, en passant des épreuves et en cherchant d’aimer.
Je ne fuis pas (j’ai expérimenté peurs et guerres en 10 ans à Kisangani, de 1990 à 2000). J’aime comme je peux le Congo et chacun de vous. J’ai revu dans ces derniers mois les étapes de mon service missionnaire:
Après 10 ans au service des aspirants dans les petits séminaires en Italie, en janvier 1973, je suis arrivé à Ndedu (Dungu), où je suis resté jusqu’à juin 1976; à Nangazizi, de 1976 à 1984, pour le Centre Catéchétique. Après une parentèse de 6 ans en Italie, encore dans les petits séminaires, en novembre 1990, je suis arrivé à Kisangani St. Camille, jusqu’en 2000; en 2001 à Bibwa, jusqu’à 2008; de 2008 à 2011, à Yanonge; à Butembo de décembre 2011 à septembre 2018.
Dieu connait l’heure de la rencontre. Quand je suis sorti du coma en juillet 1988 à Kisangani, j’ai accepté ma mort, et depuis lors je prouve joie et à Lui je consacre ce moment là. Peu à peu, je me prépare à quitter cette terre en remerciant le Seigneur pour ce qu’il a pu opérer en moi et par moi à cette mission. Se détacher de cette réalité me fera – j’espère – plus proche de vous et des communautés desservies dans les 65 ans depuis mon entrée dans cette famille ecclésiale, par la recherche plus profonde de la spiritualité, par l’eucharistie et l’intercession.
Je demande pardon à chacun et je remercie chacun et le Seigneur, auquel chaque jour je recommande notre Province. Joie et fraternité soit entre tous : cela mon souhait et pour cela mon intercession. Le Pape dit : la prière, c’est « le premier travail missionnaire ». Je crois à l’Eglise d’aujourd’hui et à ce Pape, comme Daniel Comboni nous a enseigné.
Je demande aux confrères de Isiro, Kisangani, Yanonge, Bibwa de saluer pour moi les communautés que j’ai citées et, à mon dérnier changement, un requiem.
P. Benito Amonini mccj