Chrétienne condamnée à mort:

“Contraire à tous les droits humains”, dit Amnesty.

Sant'Egidio - al Colosseo per dire no alla violenza sui cristiani2Une jeune Soudanaise enceinte de 8 mois a été condamnée à mort pour avoir renoncé à l’islam. Le directeur général d’Amnesty International France appelle à une mobilisation “indispensable”.

Une Soudanaise de 27 ans, maman d’un enfant et enceinte de 8 mois, a été condamnée à mort par un tribunal de Khartoum pour s’être convertie au christianisme, et avoir refusé d’abandonner la religion chrétienne afin d’embrasser à nouveau l’islam, a-t-on appris de sources judiciaires. Mariam Yahya Ibrahim était également accusée d’adultère pour avoir épousé un chrétien.

La peine capitale a été prononcée par le juge Abbas al Khalifa lorsque la jeune femme a affirmé qu’elle était chrétienne en réponse à une question sur son retour à l’islam. Selon un porte-parole du gouvernement, ce jugement peut faire l’objet d’un appel.

Une cinquantaine de personnes ont manifesté devant le tribunal pour réclamer la liberté religieuse, tandis que des islamistes ont salué le verdict. Les Etats-Unis ont appelé le Soudan à respecter la liberté religieuse qui figure dans sa propre Constitution.

Nous condamnons fermement la peine qui a été infligée et exhortons le gouvernement soudanais à se conformer à ses obligations telles qu’elles apparaissent dans la législation internationale sur les droits de l’homme“, a déclaré dans un communiqué Caitlin Hayden, porte-parole du Conseil national de sécurité de la Maison blanche.

Au cours des dernières semaines, des étudiants soudanais ont organisé des manifestations près de l’université de Khartoum pour demander la fin des violations des droits de l’homme, un meilleur respect des libertés et de meilleures conditions sociales et économiques.

“Epouser une personne avec une autre religion ne peut pas être considéré comme un crime, ni même comme un délit”. “Tout cela est contraire à tous les droits humains”, explique ce vendredi sur RMC, Stephan Oberreit, directeur général d’Amnesty International France. “C’est la liberté de pouvoir choisir sa religion. L’Etat ne peut pas vous imposer une religion. Et là, c’est la peine de mort. Cette jeune femme a eu trois jours pour renoncer à sa religion; et jeudi elle a été condamnée à mort parce qu’elle n’y avait pas renoncé. Sa liberté a été bafouée. Epouser une personne avec une autre religion ne peut pas être considéré comme un crime, ni même comme un délit. Cette femme, enceinte de 8 mois, fait preuve de beaucoup de courage : elle est en prison avec son enfant d’un an et demi.”

Il faut aussi noter le courage des militants pour les droits humains soudanais qui étaient en dehors du tribunal par dizaines. On parle de dizaines malheureusement car c’est prendre de gros risques de venir dire “libérez Mariam a ajouté Stephan Oberreit.

Chez Amnesty, nous considérons Mariam comme une prisonnière d’opinion. C’est-à-dire qu’elle doit être libérée immédiatement et sans condition car elle n’a commis aucun crime. Ses avocats vont faire appel mais au Soudan cela prend du temps“.

Va-t-elle être condamnée ? “Chez Amnesty, nous n’avons pas constaté d’exécutions capitale pour crimes d’apostasie pour le moment au Soudan. Il ne faut pas qu’il y ait de précédent et c’est pour ça que la mobilisation est indispensable. Il faut que cette condamnation soit annulée“.

http://rmc.bfmtv.com/info/610321/soudanaise-condamnee-a-mort-contraire-a-droits-humains-dit-amnesty/